Sublime

Il ne s’agit pas ici de discuter du caractère fasciste de l’extrême droite contemporaine, mais de la capacité des habitus démocratiques et des institutions républicaines actuelles à résister aux solutions autoritaires.

La promesse de revanche est bien une promesse de justice.

le mouvement le plus clair réside dans sa politique d’accommodement généralisé, qui évite de cliver, et qui, sur quantité de thèmes, suit l’opinion majoritaire.

Et il cite volontiers cette phrase des Essais : « La plus grande chose du monde, c’est de savoir être à soi. »

Comme le souligne le philosophe italien Antonio Gramsci, les options politiques qui triomphent à un moment donné de l’histoire dépendent largement de l’atmosphère métapolitique ou culturelle des sociétés dans lesquelles elles sont mises en compétition. Or l’individualisme a jusqu’ici gagné toutes les batailles culturelles.

Dans sa version modérée, l’abolition de ce clivage mise sur le fantasme d’un consensus post-politique fondé sur le libre déploiement des lois du marché.

Si la répétition est un instrument pédagogique connu, il peut aussi anesthésier les consciences. Le scandale dont il a déjà été question dans ce livre ne continue à scandaliser que ceux qui se scandalisaient par réflexe, et non pas parce qu’ils n’avaient jamais entendu des paroles aussi violentes dans la bouche d’un président des États-Unis.

Foucault s’est toujours demandé comment l’être humain pouvait « découvrir une manière d’être » qui lui soit propre au lieu de se contenter des usages et des images imposées socialement. « Mon rôle, expliquait-il, est de montrer aux gens qu’ils sont beaucoup plus libres qu’ils ne le pensent, qu’ils tiennent pour vrais, pour évidents, certains thèmes

Elle justifie ainsi des mesures adoptées dans une urgence qui exclut la délibération. Elle vise aussi, consciemment ou non, à faire en sorte que se réalise l’union sacrée par-delà les différences, et place tout réfractaire du côté des partisans du désordre. Qu’importe, alors, qu’on prenne des libertés avec les libertés publiques : lors de la crise