Sublime

Le sage, pour Montaigne comme pour Aristote ou Épicure, est ami de soi-même.

c’est « un homme » qui s’y exprime, comme disait Pascal, et pas seulement « un auteur » ! Cette philosophie à la première personne, que j’ai appelée l’ego-philosophie, reste fidèle à la tradition socratique. Il s’agit de « se connaître soi-même, explique Pascal : quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela au moins sert à régler sa vie, et

Veux-tu savoir ce que la philosophie promet aux hommes ? le conseil.

Et il cite volontiers cette phrase des Essais : « La plus grande chose du monde, c’est de savoir être à soi. »

Si tous les humains sont égaux en droits et en dignité, comme nous le pensons, comme nous le voulons, ils n’en restent pas moins inégaux en fait et en valeur. Preuve en est que ceux qui affirment cette égale dignité valent mieux, au moins de ce point de vue, que ceux qui la nient.

Les idées n’appartiennent à aucun peuple. Elles ne valent que par la capacité qu’elles ont de s’adresser à l’humanité entière : elles ne valent qu’à condition d’être universelles ou de pouvoir le devenir.

le « bonheur de notre vie » ne dépend que « de la tranquillité et contentement d’un esprit bien né, et de la résolution et assurance d’une âme réglée » (I, 19, 78-79 A). C’était l’idéal du sage antique, spécialement stoïcien, lequel était censé ne devoir son bonheur qu’à sa propre vertu.