L'antipopulisme ou la nouvelle haine de la démocratie (French Edition)

La psychologisation de l’engagement politique permet en retour de présenter les populistes comme souffrant non pas de difficultés économiques, mais de quelque chose qui s’apparente plus au trouble mental.

Le problème est cependant plus profond, et a trait à la conception que ces analystes se font de la démocratie elle-même. Si les discours faisant référence au peuple sont également interprétés comme une tactique pour conquérir le pouvoir, c’est que les antipopulistes considèrent qu’il est en réalité impossible de parler sincèrement du peuple. Vouloi

Paulina Ochoa Espejo l’explique très clairement : Les définitions du populisme et les jugements portés à son encontre par les universitaires dépendent de la manière dont ils et elles conçoivent le peuple et son rôle dans un ordre démocratique contemporain. Qu’une chercheuse défende une définition du populisme plutôt qu’une autre dépend de la manièr

Dans La Révolte des élites, il ajoute à cette dimension de la production celle de « la défense de la petite propriété », qui lui paraît centrale dans le populisme171. Sa démonstration passe sans surprise par une critique des antipopulistes des années 1950, mais, plutôt que de signaler le caractère antidémocratique de leurs analyses, comme nous l’av

Loin de son origine progressiste et démocratique, le populisme en vient ainsi à désigner des manifestations réactionnaires, autoritaires et antidémocratiques, anticipant ainsi les usages du terme qui vont fleurir à partir des années 1990.

Sur les questions les plus importantes, il existerait donc une secrète affinité entre ces forces extrémistes des deux bords, enserrant dans leurs discours excessifs les tenants d’une bonne politique, réputée sage et équilibrée.

Or cette production a un sens, mais il faut aborder le problème différemment pour le découvrir ; c’est la quatrième attitude possible. Plutôt que de se demander ce qu’est le populisme, il s’agit de retourner la perspective en s’intéressant aux discours sur le populisme. On s’aperçoit alors que ceux-ci ne sont qu’une variante à peine amendée de la r

La construction d’un champ politique clivé non pas entre des progressistes (ou des « libéraux », au sens américain du terme) plus ou moins radicaux, et des conservateurs plus ou moins décidés, entre l’électorat du parti démocrate et celui du parti républicain (ou, en termes européens, entre la gauche et la droite), mais entre un centre modéré et ra

C’est là encore une figure fréquente de la rhétorique antipopuliste, qui admet que certains des problèmes dénoncés par le mouvement sont réels et qu’il serait nécessaire de s’en charger, mais qu’il faudrait le faire en acceptant les contraintes des institutions et en confiant leur résolution aux pouvoirs en place, ceux-là même qui n’ont pas réussi