Sublime

Je lui ai tendu la bouteille mais il a refusé. Il m'a indiqué sa femme du bout du menton : – Quand on s'est connus, je lui ai juré que je toucherais plus un seul verre si on vivait ensemble plus de dix ans. – Et je parie qu'elle s'en est rappelé, j'ai fait. Il a hoché la tête. – Vous savez, ça peut vous paraître un peu idiot, mais ça fait cinquante

Enfin toujours est-il qu'arrivé au baba au rhum, il m'avait saoulé de paroles. Mais tout compte fait, c'était pas si désagréable que ça. Une atmosphère bruyante et un peu conne, une fois de temps en temps avec un bon cigare, c'était pas la mort.

La vodka me bombardait le crâne comme une nuée de soleils brûlants. J'ai tendu mon verre en souriant. Parfois la vie était belle, surprenante et aussi douce qu'une femme peut l'être par moments, c'est pour ça qu'il faut toujours se tenir prêt. J'ai posé une main sur le manuscrit du gars et je l'ai regardé dans les yeux. On était ex aequo tous les d

Je suis rentré dans un bar et j'ai demandé une tequila parce que les effets sont rapides et j'avais besoin d'un coup de fouet. J'ai toujours pensé que la fin des beaux jours était quelque chose de difficile à avaler, j'ai redemandé un autre verre, ensuite je me suis senti mieux. Il y avait un type à côté

Je lui ai dit à ta santé et on a levé nos canettes. La poussière était retombée. Ça faisait presque un an maintenant qu'on était ensemble et d'une certaine manière, je pouvais voir que j'avais su saisir ma chance au bon moment. J'aurais pas voulu arriver à trente-cinq ans les mains vides, à me demander ce qui peut bien valoir le coup. Ça m'aurait p

Avant de repartir, il a sifflé mon verre, j'y avais pas encore touché. Je me suis retrouvé un peu à l'écart, avec mon verre vide, mais j'ai pas bougé. J'avais pas soif, je voulais rien. Betty semblait s'amuser et Lisa, Eddie, Bob, Annie et tous les autres, enfin s'amuser je veux dire que j'étais le seul à rester dans mon coin, essayant de me trafiq

Il se dit : « Il faut que je gagne dix heures et je prendrai mon bock à l’Américain. Nom d’un chien ! que j’ai soif tout de même ! » Et il regardait tous ces hommes attablés et buvant, tous ces hommes qui pouvaient se désaltérer tant qu’il leur plaisait. Il allait, passant devant les cafés d’un air crâne et gaillard, et il jugeait d’un coup d’œil,

Tu es un expatrié. Tu as perdu contact avec le sol. Tu deviens précieux. De faux standards européens t'ont gâté. Tu te tues à force de boire. Tu te laisses obséder par le sexe. Tu passes ton temps à parler au lieu de travailler. Tu es un expatrié, tu comprends ? Tu traînes dans tous les cafés.