Sublime

Tous

Comme le souligne le philosophe italien Antonio Gramsci, les options politiques qui triomphent à un moment donné de l’histoire dépendent largement de l’atmosphère métapolitique ou culturelle des sociétés dans lesquelles elles sont mises en compétition. Or l’individualisme a jusqu’ici gagné toutes les batailles culturelles.

Voici énoncé le principe de la démocratie : nous sommes tous maîtres et élèves, représentants et réprésentés, gouvernants et gouvernés. Nous réclamons aujourd’hui

Plutôt que conserver bêtement ce dont on hérite ou se laisser porter avec indolence par le vent du « progrès », le citoyen a besoin de refonder sa cité à intervalles réguliers. Cette refondation ne peut se penser

la nature nous fit tous uns plutôt que tous unis

L’inquiétude qui m’étreint aujourd’hui est donc tout sauf spontanée. Je suis né du bon côté de la barrière sociale et culturelle, je fais partie de celles et ceux qui sont armés pour profiter du cours des choses. Ce n’est qu’en sortant de ma propre condition que j’ai pu délaisser les certitudes liées au hasard de ma naissance. Cela prit du temps et

Philosopher, c’est « s’exercer à la mort » nous dit Socrate dans le Phédon : l’antithèse de la célébration de sa propre vie sur Instagram.

Aucune lutte ne sera jamais plus « finale ». Le civisme est un réveil qui ne cesse de sonner.

Le citoyen, s’étant extirpé de l’homme façonné par son environnement immédiat, y revit l’origine de la république. Il s’abstrait des cadres du possible et de l’impossible pour se demander à l’instar de Socrate ce qui est bien, juste, vrai. Comme s’il était au premier jour de la cité et du monde. « Pour qu’une république