Sublime

Quand j’avais à peine onze ans, rien ne me faisait plus plaisir qu’une longue promenade avec mon chien dans les bois qui cernaient le quartier. Partout, il y avait des petits-prêcheurs, polypores et faux arums qui poussaient dans l’argile rouge. Je me trouvais un coin idéal pour profiter de ma solitude et reposer ma tête sur un tronc d’arbre, près

mais le seul sujet qui l’intéressait vraiment, c’était Robert. En surface, il était tentant d’attribuer la tristesse de John à son amour non partagé, mais plus j’ai passé de temps avec lui, mieux j’ai réalisé que le souci principal résidait plutôt dans son inexplicable dégoût de soi. John étant on ne peut plus exubérant, curieux et aimant, je ne

Pour moi, ça ressemblait à un boulot rêvé, travailler dans la boutique de la prestigieuse maison d’édition qui avait abrité des écrivains tels qu’Hemingway et Fitzgerald, et leur éditeur, le grand Maxwell Perkins. Là où les Rothschild achetaient leurs livres, où des tableaux de Maxfield Parrish étaient accrochés dans l’escalier. Scribner’s était

Ce fut notre première et dernière exposition ensemble. Mon travail avec mon groupe et mon équipe dans les années soixante-dix devait m’emmener loin de Robert et de notre univers. Et en tournant dans le monde entier, j’ai eu le temps de réaliser que nous n’avions jamais voyagé tous les deux. Nous n’avions jamais dépassé les limites de New York,