Sublime

“The greatest thing in the world is to know how to belong to oneself.”

Michel de Montaigne, The Complete Essays

Il est d'une âme grande de mépriser les grandeurs, et d'aimer mieux la médiocrité que l'excès : la médiocrité seule est utile et fait vivre l'homme ; l'excès nuit par son superflu même. Ainsi versent les épis trop pressés ; ainsi la branche surchargée de fruits se rompra ; ainsi l'exubérance n'arrive point à maturité[971]. Il en est de même des

Se peindre ? C’est ce que fait Montaigne, à longueur de pages, surtout dans le livre III des Essais, le plus beau, le plus personnel, le plus étonnant (et celui, entre nous soit dit, par lequel il vaut mieux commencer sa lecture). « Je n’enseigne pas, disait-il, je raconte. » Que faire d’autre, quand on ne croit plus à l’absolu, quand on se sait

Le Premier Homme contient un programme existentiel : « Essayer de vivre enfin ce que l'on pense en même temps que l'on tâche à penser correctement sa vie et son temps » (IV. 568). Les Essais de Montaigne, les Pensées de Pascal, le Gai Savoir de Nietzsche peuvent changer la vie de leur lecteur – comme Noces.

Lorsque l’oracle de Delphes l’a désigné comme l’homme le plus sage et savant (sophos) de Grèce, il a répondu que c’était parce que tout ce qu’il savait, c’est qu’il ne savait rien. Il savait aussi parfaitement que tous les hommes en sont là. Ce qu’il a essayé de transmettre à ses concitoyens (ce qu’il considérait comme sa mission divine), c’était