Sublime

Il va sans dire que Léonard n’en fera rien. Il aspire à réaliser des peintures plus ambitieuses, ainsi qu’à poursuivre ses recherches anatomiques, mécaniques, mathématiques et scientifiques. Peindre un tableau pour un patron insistant ne l’intéresse pas, et l’argent ne le motive pas non plus.

Léonard conserve néanmoins un intérêt marqué pour la construction d’églises, et il dessinera plus de 70 autres superbes dômes et plans idéalisés d’intérieurs d’églises tout en étudiant les transformations des formes géométriques et la problématique de la quadrature du cercle.

Léonard laisse ce tableau inachevé pour une autre raison, plus fondamentale encore : il préfère la conception à l’exécution. Âgé de 29 ans, il est à l’époque plus distrait par le futur que concentré sur le présent. Le zèle inhérent à son génie met en péril sa discipline.

En rassemblant dans ses carnets un tel enchevêtrement d’idées, Léonard se plie en fait à une pratique devenue populaire en Italie durant la Renaissance : la tenue d’un zibaldone, sorte de recueil de croquis et notes variés.