Sublime
An inspiration engine for ideas
En me retrouvant dans cette maison familiale, à peine veuf, déjà grand-père, rivé au chevet de ma mère, aux trois quarts ruiné et à demi jardinier, je mesurais à quel point et à quelle vitesse la vie pouvait nous faire basculer de positions que nous avions eu la naïveté de penser imprenables.
Jean-Paul Dubois • Une vie française - Prix Femina 2004 (French Edition)
Paul, je ne comprends plus rien à ce monde. Il me semble que quelqu’un a changé les règles du jeu sans nous prévenir.
Jean-Paul Dubois • Une vie française - Prix Femina 2004 (French Edition)
Et fort logiquement, dans ce contexte de fragilité, chacun était trop occupé à s’arrimer au monde pour s’occuper du destin et de l’avenir des autres. Je n’ai jamais été capable de dire si l’existence que menait ma mère la rendait heureuse. Si la présence constante de son frère Jules était pour elle un fardeau ou une bénédiction. Si mon père l’avait
... See moreJean-Paul Dubois • La Succession (OLIV. LIT.FR) (French Edition)
Villandreux possédait la fortune mais se sentait bien pauvre face à l’érudition et au vocabulaire efflorescent de son employé. Et si celui-ci jouait magistralement du verbe, il n’avait, en revanche, pas un sou vaillant au point qu’il était souvent obligé de participer à l’humiliante cérémonie de la « petite caisse ».
Jean-Paul Dubois • Une vie française - Prix Femina 2004 (French Edition)
Je mesurai combien les événements pouvaient, en quelques semaines, transformer un homme, refabriquer son mental avec des envies, des désirs et des besoins radicalement différents.
Jean-Paul Dubois • La Succession (OLIV. LIT.FR) (French Edition)
Je me nomme Paul Blick. J’ai cinquante-quatre ans, un âge embarrassant qui hésite entre deux perspectives de l’existence, deux mondes contradictoires. Chaque jour les traits de mon visage se recouvrent des fines pellicules de l’âge. J’avale régulièrement du phosphate de dysopyramide, du chlorhydrate de propanolol et, comme tout le monde, j’ai arrêt
... See moreJean-Paul Dubois • Une vie française - Prix Femina 2004 (French Edition)
J’aimais la force de vie qui animait Marie. Elle me transportait même si, en regard des aléas de la sienne, mon existence d’enfant gâté, protégé et privilégié, me mettait parfois mal à l’aise.
Jean-Paul Dubois • Une vie française - Prix Femina 2004 (French Edition)
La petite fortune que m’avaient rapportée mes arbres disparut de manière aussi subite qu’elle avait surgi. La vie indolente que j’avais menée jusque-là était terminée. À cinquante ans j’allais devoir travailler, respecter des horaires, mais, d’abord, trouver un emploi, moi dont le dernier véritable salaire remontait au milieu des années soixante-di
... See moreJean-Paul Dubois • Une vie française - Prix Femina 2004 (French Edition)
Paul, je vais bientôt avoir cinquante ans. Et l’âge ne m’adoucit pas. Anna avait beau être de deux ans mon aînée, je la voyais encore comme la jeune femme que j’avais habilement subtilisée à Grégoire Elias. Elle avait conservé cette même beauté qui à l’époque me faisait monter les larmes aux yeux. La vie nous avait usés, parfois malmenés, mais elle
... See more