Sublime

Refuser le totalitarisme de l'État français de 1940 à 1944 suppose après 1945 la récusation de la dictature nazie tout autant que le désordre capitaliste qui, fort avec les faibles et faible avec les forts, génère une paupérisation inacceptable. La leçon de la Résistance historique d'hier ? La révolution à venir.

On psychanalysa sans se lasser la formule maladroite du Premier ministre Raymond Barre pour lui découvrir un insoutenable inconscient antisémite : « Cet attentat odieux voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic. »

Le ton moral supérieur pris par les guerrières de la justice sociale et, de plus en plus, par une gauche détraquée, est toujours hors de proportion avec ce dont elles s’indignent en réalité, et je n’étais pas surpris que cette tendance hideuse et probablement éprouvante pour les nerfs ait commencé à générer un langage policier autoritaire.

Pour ne pas laisser le dernier mot aux autocrates, aux fanatiques et aux adeptes de la violence radicale, elle n’a d’autre choix que de se réinventer. La force des démocratures et de l’islamisme découle en effet avant tout des faiblesses et de la désunion des démocraties.

Mais, loin de tout déterminisme ou de tout manichéisme, il en dévoile les dimensions multiples et contradictoires : la passion de l’égalité, qui fonde la démocratie, peut se retourner contre la liberté pour frayer la voie au despotisme.

Dès l’Ancien Régime, les intellectuels se distinguent par des biais qui peuvent se révéler dangereux pour la liberté : le goût pour les systèmes abstraits déconnectés du réel, la radicalisation qui fait préférer la révolution à la réforme, la fascination pour la violence.

Depuis plus d’une dizaine d’années, je fais des recherches, des voyages et des livres pour comprendre, approfondir et rénover une philosophie politique : le libéralisme. Négligé et caricaturé dans le débat public, confondu avec le néolibéralisme, réduit à son versant économique, revendiqué par des hommes d’argent qui ne lui font pas honneur, le lib