Vive le biais de normalité !

Je répète : ce n’est pas une simple crise que nous vivons actuellement, mais une transmutation des fondamentaux civilisationnels. Dans cette tourmente, personne – ni l’État, ni une entreprise, aussi performante soit-elle -n’est plus capable de garantir un emploi à vie. Le temps des carrières linéaires, de la première embauche à la retraite, est rév

nous pouvons changer le monde pour pouvoir remédier dans le futur à l’état insoutenable du présent. L’inconvénient est que cette anticipation créative génère un malaise et une gêne chroniques. Puisque nous sommes sans cesse en train de comparer ce qui est à ce qui pourrait être, il nous faut viser ce qui pourrait être. Au risque de viser trop haut.

L’idée qu’on puisse étudier les principaux modes de vie ou poser certaines questions aussi vagues que « Qu’est-ce qui fait que la vie mérite d’être vécue ? » s’est mise à sembler non seulement irréaliste, mais surtout irresponsable et pernicieuse. Comme le dit Kronman : « Cela a rendu la question du sens de l’existence très peu professionnelle – c’

Distinguons celles choisies et/ou aux conséquences positives de celles subies et/ou néfastes. Quand les journalistes ne font que recopier des dépêches AFP, quand les médecins n’ont que 15 minutes par patient et quand les professeurs enseignent à des classes de 35 élèves, ces contraintes ne sont ni choisies ni l’occasion d’un sursaut créatif : elles

Le public a besoin de sentir que, si les choses ne se passent pas comme prévu, nous aurons les ressources psychologiques, intellectuelles et morales pour tirer le meilleur parti de la situation.