
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme (French Edition)

Le souvenir m’assaillait brusquement de cette nuit où je m’éveillai soudain à côté d’un inconnu, d’un homme demi-nu, et alors, tout comme la première fois, je n’avais plus qu’un seul désir, celui de mourir aussitôt. Malgré tout, le temps a un grand pouvoir, et l’âge amortit de façon étrange tous les sentiments. On sent qu’on est plus près de la mor
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Depuis, je suis devenue plus paisible. Vieillir n’est, au fond, pas autre chose que n’avoir plus peur de son passé.
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je tombai sur ce banc, hébétée, à bout de souffle avec pour ainsi dire l’avant-goût voluptueux de ma mort nécessaire. Mais, je viens de le dire, toute souffrance est lâche : elle recule devant la puissance du vouloir-vivre qui est ancré plus fortement dans notre chair que toute la passion de la mort ne l’est dans notre esprit.
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La plupart des gens n’ont qu’une imagination émoussée. Ce qui ne les touche pas directement, en leur enfonçant comme un coin aigu en plein cerveau, n’arrive guère à les émouvoir ; mais si devant leurs yeux, à portée immédiate de leur sensibilité, se produit quelque chose, même de peu d’importance, aussitôt bouillonne en eux une passion démesurée. A
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je me trouvais à vingt ou à trente pas derrière le banc où était assis cet homme immobile et effondré sur lui-même ; je ne savais que faire, poussée, d’une part, par la volonté de le secourir et, d’autre part, retenue par la timidité d’adresser dans la rue la parole à un inconnu, peur qui nous est inculquée par l’éducation et la tradition.
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il était absolument impossible qu’une honnête femme, après simplement deux heures de connaissance, filât ainsi au premier coup de pipeau. Voici que je m’amusai à être d’un autre avis ; et je soutins énergiquement la possibilité, et même la probabilité d’un événement de ce genre, de la part d’une femme qu’une union faite de longues années de décepti
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« Vous avez parfaitement raison ; la vérité à demi ne vaut rien, il la faut toujours entière. Je rassemblerai toutes mes forces pour ne rien dissimuler vis-à-vis de moi-même ou de vous. Venez
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Il n’y a que la première parole qui coûte. Je me suis préparée depuis déjà deux jours à être tout à fait claire et véridique : j’espère que j’y réussirai. Peut-être ne comprenez-vous pas encore pourquoi je vous raconte tout cela, à vous qui m’êtes étranger ; mais il ne se passe pas une journée, à peine une heure, sans que je pense à cet événement ;
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: je n’avais guère senti autre chose qu’un coup brusque, un coup unique, qui m’avait étourdie. Mais maintenant, brutalement sortie de ce tumulte, je voulais encore une fois revivre, pour en jouir rétrospectivement, bribe par bribe, ces émotions fugitives, grâce à cette façon magique de se tromper soi-même que nous appelons le souvenir... À vrai dir
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