Vagabondages (L'indéfinie) (French Edition)

— C’est la peinture anarchiste. L’homme qui se met au service de la société ne parvient pas à faire de la peinture esthétique. Personne de sérieux ne peut avoir pour but de produire de belles images. La peinture, tout comme la littérature, tout comme le balayage des rues, est là pour faire progresser le mieux-être des hommes. Tout n’est qu’un outil

Les Russes n’avançaient pas d’un pas, ils faisaient tourner sans arrêt leurs moulins à paroles et, bien que nous nous sentions nous aussi révolutionnaires, nous n’y tenions pas au milieu de leurs dogmes implacables et de leurs phrases sonores. J’avais sans doute beaucoup appris de leurs discussions, mais je n’en étais pas devenu anarchiste pour aut

Il faut modifier les choses dans leurs fondements. Le travail de conspiration souterraine ne suffit pas, il faut la transformation idéologique des masses pour rendre possible la transformation économique et politique de la société.

Ces derniers temps, j’avais été souvent sans travail, j’aimais même déjà l’oisiveté exempte de responsabilités, mais je sentais tout de même maintenant que l’amour du travail n’était pas mort en moi. J’avais envie d’être en bas près de la magnifique machine, et de vivre parmi les travailleurs à demi dévêtus.

Depuis des mois, ma vie s’était cantonnée à marcher, manger et dormir, mais dorénavant il me faudrait partager avec Szittya les fatigues de la quête de l’argent. J’avais pris en horreur non seulement les travaux quotidiens sérieux, mais aussi la mendicité. Je m’étais habitué à être entretenu, et maintenant je souffrais de devoir renoncer à mon gran

« Faites-moi le plaisir de revenir, Messieurs, dit Potyke avec emphase. C’est l’amitié qui donne du goût à la vie, Messieurs. Je serais heureux que vous vous convertissiez vous aussi au végétarisme absolu, l’âme artiste doit détruire en soi toute animalité, y compris cette laide habitude de manger de la viande. L’avenir appartient aux âmes pures.

Je suis anarchiste parce que je ne peux pas être capitaliste. Les lois des capitalistes ne me conviennent pas, je me mets donc hors de ces lois. J’ai été imprimeur pendant des années, je crevais de faim et je couchais dans les asiles ; mais depuis que j’ai décidé que j’étais un aristocrate, je m’arrange assez bien de mes embarras d’argent momentané

Quant au peintre, une exposition à la galerie Denise René à Paris en 1960 a révélé toute l’importance de son œuvre et rappelé le rôle qu’il joua dans la révélation et la propagation de l’art abstrait non seulement dans son pays, mais dans toute l’Europe centrale.

C’est qu’il apporte dans la poésie et dans la prose hongroises un ton et un sang nouveaux : pour la première fois, un prolétaire y dit la misère de ses frères, et cette misère, il l’a vécue et la vit encore, il ne l’a pas simplement regardée, fût-ce avec la plus sincère sympathie.