
Une vie comme les autres (Littérature étrangère) (French Edition)

« Cela va s’arranger, déclarait-elle – et il hochait la tête, parce qu’il lui était absolument impossible d’imaginer sa vie dans le cas contraire. Ses journées se divisaient maintenant en plages horaires : les heures sans douleur et les heures avec, et l’imprévisibilité de cet emploi du temps (de même que son corps, qui n’était le sien qu’en théori
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Je n’oublierai jamais ses mots : « quand tu as mon physique, tu prends ce que tu peux avoir ». Je n’oublierai jamais le désespoir, la colère et l’impuissance que j’ai ressentis quand je l’ai entendu dire une chose pareille.
Emmanuelle Erthel • Une vie comme les autres (Littérature étrangère) (French Edition)
Aujourd’hui, si l’on considérait sérieusement son activité artistique, on ne se droguait pas. Faire preuve d’indulgence envers soi, cette idée même, avait disparu, elle remontait à la génération des écrivains beatniks, des peintres expressionnistes abstraits, des artistes pop et des premiers Warhol. Aujourd’hui, on fumait peut-être, à la limite, de
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Il se rappela qu’il ne portait pas assez de couches pour laisser Willem l’étreindre si fort, que ce dernier pourrait sentir les cicatrices sur son dos à travers son tee-shirt, mais en cet instant il lui paraissait plus important d’être simplement proche de lui ; il avait le sentiment que c’était la dernière fois que cela se produirait, la dernière
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JB avait prévu de s’inclure dans la série, mais il y avait finalement renoncé : il n’y avait que lui, Malcolm et Willem. Les peintures étaient magnifiques et, tandis qu’il les observait, il ne pensait pas tant aux vies qu’elles décrivaient qu’à la vie qui les avait créées – tant de ces peintures avaient été réalisées quand JB était au plus mal, com
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le temps d’une seconde, et j’ai su que ce qui m’avait été permis à peine quelques mois plus tôt ne me l’était plus : j’ai compris qu’il fallait que je recommence à zéro. J’avais conscience qu’il avait décidé que Caleb avait raison, qu’il était révulsant, qu’il méritait, d’une manière ou d’une autre, ce qui lui était arrivé. Et c’était le pire, l’id
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Sa nostalgie persistante le déprimait, le vieillissait, pourtant il ne pouvait se défaire du sentiment que leurs plus glorieuses années, les années où tout paraissait dessiné en couleurs fluorescentes, se trouvaient derrière eux. Tout le monde était tellement plus divertissant à l’époque. Que s’était-il passé ? L’âge, supposait-il. Et avec lui : le
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Et, mon dieu, il avait tellement envie d’aller étudier, de partir, de suivre des cours à l’université. Il était tiraillé à l’époque entre la tentation de se résoudre au fait que sa vie continuerait pour toujours de la même façon et l’espoir, aussi ténu, stupide et obstiné qu’il soit, que son existence pourrait changer. L’équilibre – entre la résign
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Il ne s’est jamais soucié de son legs, ou n’a jamais pensé qu’il s’en souciait. Ce qui est une bonne chose, parce qu’il ne laissera rien derrière lui : ni bâtiments, ni peintures, ni films, ni sculptures. Pas de papiers. Personne : ni époux, ni enfants, ni, sans doute, parents, enfin, s’il continue à se comporter de la même manière, ni amis. Même p
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