QUELQUES LIVRES AMIS : - Alain Finkielkraut, Un cœur intelligent, 2009 - Bernard Stiegler, Réenchanter le monde, 2006 - C.F. Ramuz, Taille de l'homme, 1935 - Gilles Châtelet, Vivre et penser comme des porcs, 1998 - Hermann Hesse, Demian, 1919 - J.C. Powis, Philosophie de la solitude, 1933 - Kamal Ravikant, Live your Truth, 2013 - Milan Kundera,

La naïveté choisie est le début de tout. Cette légèreté, bien différente de la simple candeur préadolescente, appartient à celui qui s’obstine à poser des yeux doux sur le monde. Le courage c’est d’être et de demeurer naïf par choix, dans un monde fasciné par le dessous matériel des choses. Défendre obstinément son droit à la magie du quotidien.

Celui qui œuvre vraiment doit passer au moins autant de temps à chercher sa justesse artistique qu’à perfectionner ses armes de diffusion. Il faut que le beau touche et pour ça, il doit être porté à la vue du plus grand nombre, sur les nouvelles estrades du temps.

Il nous faut user de l’algorithme comme d’un canal de reconnaissance et de ralliement à grande échelle. Trouvez et fédérez vos propres compagnies, créez sur l’internet-monde, partagez-y vos textes, affûtez votre compréhension de ses logiques. Infiltrez-vous dans la couche grisâtre jusqu’à jouer d’apparence toutes ses règles idiotes. Puis, par

Nous pouvons et devons utiliser l’immense exposition que permettent ces nouveaux outils. Vous pouvez faire du beau sur internet, du juste et du vrai. Sur ces espaces, tout le monde semble idiotement convaincu de l’inutilité concurrentielle du sensible, voilà tout.

Nous serons les sentinelles et les juges réciproques de nos élans, car le grisâtre s’invite partout. Personne aujourd’hui ne peut se prévaloir de l’avoir vaincu : être faux et petit, s’éloigner de soi – sont autant de tentations quotidiennes qu’il faudra savoir repousser sans relâche. Le combat contre cette tâche au milieu de l’esprit, qui œuvre

Chaque homme a ses pièges. J’attends de mes compagnons qu’ils me pointent rudement les miens du doigt, car il faut parfois que les choses soient rudes pour s’assurer qu’elles soient justes.

Ce côtoiement idéal de destinées que devrait être l’amitié est aujourd’hui remplacé par le croisement ponctuel et sans grande envergure des intérêts et des repères symboliques. Des parallèles nobles qui traçaient dans l’éther, nous voilà réduits à d’inutiles bavardages. L’amitié devient une décharge, un oubli ou une sortie.

L’amitié est une poursuite, jamais fatiguée, d’une impulsion de réciprocité féroce. On s’effleure puis l’on se quitte. Il faut savoir se laisser plus que se trouver ; avoir confiance dans l’imminence d’un point de chute et œuvrer en l’oubliant. Ainsi s’assure-t-on de ne pas faire de l’amitié une autre fuite ou le vulgaire rire ensemble qu’elle ne