Romans 1 : La route de Los Angeles/Bandini/Demande à la poussière (LITT. ETR.) (French Edition)
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Romans 1 : La route de Los Angeles/Bandini/Demande à la poussière (LITT. ETR.) (French Edition)

Vous mangerez des hamburgers toute l’année, année après année ; vous serez là à croupir dans des chambres ou des appartements cradingues et infestés de bestioles, mais tous les matins vous verrez le beau soleil, le sempiternel ciel bleu, et les rues seront pleines de femmes superbes que vous ne posséderez jamais, et les nuits chaudes
... See moreEn regardant au sud en direction des grosses étoiles je savais que là-bas s’étendait le Santa Ana Desert, que là-bas sous les étoiles un homme pareil à moi gisait dans une cabane ; un homme que le désert avalerait plus tôt que moi, et ce que je tenais à la main c’était son dernier effort, l’expression de sa lutte contre le silence implacable vers
... See moreJ’avais vingt ans à l’époque. Putain, je me disais, prends ton temps, Bandini. T’as dix ans pour l’écrire ton livre, alors du calme, faut s’aérer, faut sortir et se balader dans les rues et apprendre comment c’est la vie.
Parce que c’était clair : Arturo Bandini n’était pas de la pédale, il n’y avait rien qui clochait chez Arturo Bandini ; même qu’il avait assez de passion pour six, ce garçon, et cette passion il l’avait sentie monter à la surface : quel homme, tout de même, il se posait un peu là comme écrivain et comme amoureux – aussi à l’aise avec le monde
... See moreLe lendemain matin j’étais incapable d’ingurgiter la moindre orange. Rien que l’idée, ça me faisait faire la grimace. Je me suis trimballé en ville sans aucun but et arrivé midi je m’apitoyais sur mon sort à m’en rendre malade, c’était plus fort que moi. Rentré chez moi je me suis jeté sur le lit et me suis mis à chialer pour de bon. Cela montait
... See moreJ’étais soudain investi d’une terrible compréhension, celle du pourquoi des hommes et de leur destin pathétique. Le désert serait toujours là, blanc, patient, comme un animal à attendre que les hommes meurent, que les civilisations s’éteignent et retournent à l’obscurité. Les hommes étaient bien graves, si c’était ça, et j’étais fier d’en faire
... See moreEt quelque part dans ce bureau se trouvait mon manuscrit des Collines perdues. C’est pas tout, l’amour. Les femmes c’est pas tout non plus. Un écrivain ça doit conserver son énergie.
J’ai ramassé mes cigarettes. Elle me haïssait tellement que la nuit et cette zone industrielle déserte en résonnaient. Je la comprenais. Ce n’est pas Arturo Bandini qu’elle haïssait. Pas vraiment. Elle haïssait seulement le fait qu’il ne se conformait pas à ce qu’elle attendait d’un homme. Elle voulait à toute force l’aimer mais elle n’y arrivait
... See moreMon livre est sorti une semaine après ça. Un moment ça a été bien, aller dans les grands magasins et le voir parmi des milliers d’autres, mon livre, mes mots, ma raison d’être. Mais ce n’était pas le même plaisir que j’avais ressenti à voir Le Petit Chien qui riait dans le magazine d’Hackmuth.