Romans 1 : La route de Los Angeles/Bandini/Demande à la poussière (LITT. ETR.) (French Edition)
Philippe Garnieramazon.com
Romans 1 : La route de Los Angeles/Bandini/Demande à la poussière (LITT. ETR.) (French Edition)
le reste. Combien payait ce magazine, et celui-là, et il était convaincu qu’on n’arrivait à placer quelque chose que par favoritisme. Fallait avoir un cousin ou un frangin ou quelqu’un comme ça qui travaillait pour un directeur de publication, sinon jamais ils n’accepteraient une de vos nouvelles ; c’est comme ça qu’il voyait les choses, Sammy. C’é
... See moreJours fastes, vaches grasses, des pages et des pages de manuscrit ; des jours prospères, quelque chose à dire, l’histoire de Vera Rivken à raconter, et la pile de feuillets qui montait et me rendait si heureux. Jours fabuleux, loyer payé, encore cinquante dollars en poche, rien d’autre à faire jour et nuit qu’écrire ou penser à écrire : Ah, la douc
... See moreMon livre est sorti une semaine après ça. Un moment ça a été bien, aller dans les grands magasins et le voir parmi des milliers d’autres, mon livre, mes mots, ma raison d’être. Mais ce n’était pas le même plaisir que j’avais ressenti à voir Le Petit Chien qui riait dans le magazine d’Hackmuth.
Mais des tas de choses importantes arrivaient dans ma vie, et je n’avais personne à qui en faire part. Comme le jour où j’ai terminé l’histoire de Vera Rivken, les jours allègres passés à revoir et retoucher le roman, pour ainsi dire plus que de la roue libre, Hackmuth, encore quelques jours et tu verras ce que tu verras.
Je suis sorti faire un tour en ville. Bon Dieu, voilà que je remettais ça, traîner la savate dans les rues. Je regardais les gueules autour de moi, et je savais que la mienne était pareille. Des tronches vidées de leur sang, des mines pincées, soucieuses, paumées. Des tronches comme des fleurs arrachées de leurs racines et fourrées dans un joli vas
... See moreChez elle. Les yeux bandés j’aurais pu reconnaître l’endroit, rien qu’à l’odeur qui était partout. Son odeur. L’endroit témoignait bien de son existence enfiévrée, de sa perdition ; il faisait partie d’un tout, procédait du même désespoir. Un appartement sur Temple Street. Un appartement dans Los Angeles. Elle qui appartenait aux collines onduleuse
... See moreEnsuite elle a disparu et je suis resté là les dents serrées à examiner une piaule qui ressemblait à dix millions d’autres piaules en Californie, avec des toiles d’araignées au plafond et de la poussière dans les coins ; c’était sa chambre, mais aussi celle de tout le monde, de Los Angeles à Long Beach en passant par San Diego, juste des planches a
... See moreParce que c’était clair : Arturo Bandini n’était pas de la pédale, il n’y avait rien qui clochait chez Arturo Bandini ; même qu’il avait assez de passion pour six, ce garçon, et cette passion il l’avait sentie monter à la surface : quel homme, tout de même, il se posait un peu là comme écrivain et comme amoureux – aussi à l’aise avec le monde qu’av
... See moreUn autre jour. De la poésie, ce coup-ci ! Écris-lui un poème, épanche ton cœur en douces cadences ; l’ennui c’est que je ne sais pas écrire en vers. Avec moi c’est toujours amour toujours, des mauvaises rimes et des sentiments foireux. Oh, Dieu du Ciel, et ça s’appelle écrivain : même pas fichu de torcher un petit quatrain. Je valais décidément pas
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