Révolution (French Edition)

Fille de socialistes russes arrivés en France en 1926 pour fuir le stalinisme, la militante révolutionnaire Dina Virny se rappelle l’émotion suscitée par sa présence, enfant au côté de son père, au mur des Fédérés. Ce sont d’abord des sensations, puissantes, dans la remémoration de la Semaine sanglante : on « dansait sur les tombes, chantait, décla

Les débâcles militaires et l’invasion étrangère ne sauraient suffire à expliquer les politiques répressives. Mais celles-ci ne touchèrent en réalité que les territoires où la guerre civile faisait rage ainsi que les régions frontalières : la majeure partie du pays les ignorait et connut même une vitalité démocratique inédite. Les années 1793-1794 f

Jubilation » est sans doute le mot le plus approprié pour exprimer tout ce qui est ressenti : liesse de se retrouver, allégresse de l’ordre bravé, fête de l’inattendu et de l’intensité vécue. L’événement révolutionnaire rompt avec les colères solitaires et les sentiments isolés, esseulés. C’est une manière de briser la monotonie du même et la sensa

Au cœur de l’événement révolutionnaire, attraper au vol ce surgissement de l’histoire transforme en même temps le passé et le présent. Car le passé n’existe jamais une fois pour toutes ; il se métamorphose au gré de ce que l’on en fait ; tout passé qu’il est, c’est un temps d’à-présent.

Rimbaud, donc, l’avait dit avant que d’autres ne lui dérobent ce désir puissant qui n’avait rien pour lui d’un slogan : il faut « changer la vie », ouvrir un monde en lui laissant ses possibilités. « Reculer le champ du possible

Le bref moment historique qui court de février à juin 1848 marque l’apparition d’une nouvelle figure : le « citoyen-combattant ».

Mais « Lénine n’imaginait pas la guerre civile qui allait ravager la Russie, détruire l’économie, décupler la pénurie, réduire des millions d’hommes au seul souci de la survie et maintenir et consolider sous un vernis soviétique l’appareil bureaucratique. La guerre et la démocratie sont antinomiques26 ».

Clubs, sociétés populaires, assemblées, retrouvailles autour des arbres de la liberté, discussions et fraternisations, rédaction de cahiers en assemblées d’habitants, exercice du droit de pétition… La chose politique se découvrait là et, avec elle, le souhait d’y prendre sa part. Elle s’y inventait aussi et trouvait ses lieux, transformés pour se r

les usages et mésusages du « Che » lui ont évidemment échappé. Son effigie reproduite par millions d’exemplaires sur les posters du monde entier délaisse sous la figure du guerrier viril et solitaire, parfois autoritaire, la force du nombre qui forge la révolution. Faire une icône d’un révolutionnaire est un autre moyen de l’inhumer dans la légende