Répression: L'État face aux contestations politiques (Petite encyclopédie critique) (French Edition)

Autrefois, notamment dans les contextes de fortes conflictualités politiques et sociales, la prison pouvait constituer un lieu de politisation des luttes mais aussi un espace de réflexion, d’élaboration collective de théories et de stratégies, un lieu de rencontres ou de rassemblements des « politiques ».

pour ceux qui gouvernent, la répression est toujours le résultat d’un calcul coût/avantage, qui ne doit pas trop « profiter » aux individus ciblés. En particulier, la crainte du « martyr », du « héros » et, plus concrètement, des usages militants et électoralistes7 de la répression politique traverse les problématiques punitives étatiques et travai

Ces procédés ne sont pas nouveaux, et ressemblent à des centaines d’autres par ailleurs non spécifiques à la criminalisation du mouvement social puisque pouvant toucher tout un chacun. Néanmoins ici, et comme dans le cas de la garde à vue « massive » précitée, c’est bien la jeunesse militante qui est visée par ces pratiques invisibilisées du grand

D’autres techniques répressives peuvent également amoindrir la possibilité de politiser la répression, à l’exemple du choix politico-judiciaire des comparutions immédiates.

De manière générale, le cadre judiciaire ne permet plus, aujourd’hui, de véritables « procès spectaculaires » comme ceux des années 1960 ou 1970, d’autant plus que les grands procès, ceux qui focalisent l’attention des médias, sont aujourd’hui ceux en lien avec le terrorisme et, plus récemment, avec le jihad. Aussi, dans ce contexte politique, judi

La première logique procède de la volonté des pouvoirs publics de traiter les activistes comme des « ennemis politiques » et de leur réserver un traitement distinct, spécifique et discriminatoire. Dans ce cas, il s’agit de mobiliser des dispositifs policiers, judiciaires ou carcéraux adaptés à leur « dangerosité » et à leur « radicalité » supposées

La répression des activistes ne se traduit pas uniquement par des mesures coercitives. Elle peut aussi se traduire par la stigmatisation, la ridiculisation, l’intimidation ou la censure, des stratégies que les Anglo-saxons appellent soft-repression63 (« répression douce ») pour souligner la pluralité des tactiques répressives tout en relativisant l

Il y a donc un enjeu très fort à mobiliser l’étiquette de « politiques » et, plus précisément de « criminelles » ou de « criminels » politiques, non pas au sens de la police, de la justice et plus généralement de l’État, c’est-à-dire comme des « traîtres », des « comploteurs » ou des « agents subversifs », mais comme des individus qui ont été ident

Or aujourd’hui, l’espace carcéral comme l’enceinte judiciaire impose une répression dépolitisée : depuis le début des années 1980, l’État ne reconnaît plus de régime de détention spécifique pour les activistes oppositionnels et les amnisties politiques, qui permettaient la libération de presque tous les « ennemis intérieurs », n’existent plus. De l