Répression: L'État face aux contestations politiques (Petite encyclopédie critique) (French Edition)

Ce dernier passe alors par un ensemble de techniques ou de stratégies qui sont pour la plupart aujourd’hui mise en œuvre : sa dénonciation sous toutes les formes, par les réunions, les manifestations plus ou moins violentes, les publications, les prises de parole à l’intérieur ou à l’extérieur du tribunal et la création de comités de soutien.

le rapport à la légalité des opposants est évidemment central puisqu’il détermine le degré de violence déployée et le type d’actes commis, que ces derniers s’inscrivent dans le cadre de la compétition politico-électorale ou, à l’inverse, en rupture avec les « bonnes manières » de faire de la politique ou de militer. Et force est de constater que l’

Il y a donc bien, aujourd’hui encore, de très nombreux avocats-militants, avocats d’activistes ou avocats défenseurs de cause qui luttent contre la répression. Mais la politisation de leurs pratiques professionnelles ne se traduit plus tant par de l’agitation politique au sein du prétoire et par les attaques frontales contre les juges et le système

au pacifisme affiché de la plupart des « gilets jaunes » médiatisés s’est ajouté une distinction, politique et médiatique, entre les « bons gilets jaunes » et les « casseurs ». Certains médias, notamment les chaînes d’information en continu, y sont aussi pour beaucoup dans ce rejet des violences politiques en privilégiant les images spectaculaires

Ces procédés ne sont pas nouveaux, et ressemblent à des centaines d’autres par ailleurs non spécifiques à la criminalisation du mouvement social puisque pouvant toucher tout un chacun. Néanmoins ici, et comme dans le cas de la garde à vue « massive » précitée, c’est bien la jeunesse militante qui est visée par ces pratiques invisibilisées du grand

Cela n’a pas toujours été le cas, car deux logiques punitives peuvent exister ou se superposer en fonction des configurations politiques et judiciaires : la logique de politisation de la répression et celle de la dépolitisation non seulement des dispositifs répressifs mais également des engagements militants.

La disparition des procès politiques traditionnels vient tout d’abord de la modification et de la dépolitisation du cadre judiciaire dans lequel se déroule les procès des activistes, dépolitisation que j’ai déjà évoquée : les infractions choisies sont non politiques et les juridictions de jugement ne sont pas spécialisées dans le jugement des milit

D’autres techniques répressives peuvent également amoindrir la possibilité de politiser la répression, à l’exemple du choix politico-judiciaire des comparutions immédiates.

L’état d’urgence en France, ce régime d’exception hérité de la guerre d’Algérie qui vise à contrôler une population, un territoire et des idées38, et qui a duré deux ans avant que certaines de ses dispositions ne soient intégrées dans le droit commun, est tout à fait exemplaire de ce point de vue. Quelques semaines seulement après les attentats tra