Répression: L'État face aux contestations politiques (Petite encyclopédie critique) (French Edition)
Vanessa Codaccioniamazon.com
Répression: L'État face aux contestations politiques (Petite encyclopédie critique) (French Edition)
On pourrait alors imaginer un élargissement du champ d’application des infractions politiques et notamment plaider en faveur de la restauration du système d’incrimination qui a disparu en 1981 et qui visait, à côté des « grands crimes politiques » (trahison, espionnage, complot), à politiser des infractions de droit commun en reconnaissant l’intent
... See moreCe n’est d’ailleurs pas un hasard si certains activistes ou avocats se sont récemment mobilisés pour faire reconnaître le caractère politique des infractions retenues dans le cadre de participations à des manifestations. En effet, il existe toujours bien, dans le Code pénal98, des infractions politiques, notamment celle réprimant le fait de continu
... See moreBien sûr, ce type de réforme pénale n’a pour l’heure aucune chance de voir le jour et relève d’un imaginaire propositionnel destiné à la fois à mieux caractériser la répression dépolitisante actuelle et à réfléchir à ce qu’être une criminelle ou un criminel politique veut dire. Rappelons en outre que les intentions et le contexte peuvent déjà être
... See moreEn reprenant cette définition sociologique de la criminalité politique, qui insiste non pas sur les illégalismes commis mais sur la construction « d’ennemis politiques » par l’État, il s’agit ainsi à la fois de renverser le stigmate que représentent les opérations conjointes de criminalisation et de dépolitisation, et de réaffirmer le caractère pol
... See moreSans durcir cette frontière entre les « politiques » et les « droit-communs », il y a pourtant bien une différence entre ces deux grands groupes de réprimés, et qui tient à la fois à la nature des cibles visés et aux buts poursuivis. Il ne s’agit donc pas de dire que les activistes sont « mieux » que les autres, que leurs mobiles sont « meilleurs »
... See moreIl y a donc un enjeu très fort à mobiliser l’étiquette de « politiques » et, plus précisément de « criminelles » ou de « criminels » politiques, non pas au sens de la police, de la justice et plus généralement de l’État, c’est-à-dire comme des « traîtres », des « comploteurs » ou des « agents subversifs », mais comme des individus qui ont été ident
... See moreElle est surtout très importante pour les activistes eux-mêmes puisque la qualification de leur geste en « politique » ou « non politique » peut déterminer le type de répression subie mais aussi modifier la perception, par l’opinion, de leur geste, de leurs idées voire de leurs vies. Il y a en effet une différence notable entre être considéré comme
... See moreAutrement dit, le caractère politique d’une action peut justifier une punition plus sévère des passages à l’acte militant ou, dans le cadre de la subjectivité propre à la décision pénale, jouer de circonstances aggravantes. Il s’agit d’ailleurs là de l’un des principaux risques relatifs à une possible meilleure prise en compte, dans le droit et le
... See moreCe dernier passe alors par un ensemble de techniques ou de stratégies qui sont pour la plupart aujourd’hui mise en œuvre : sa dénonciation sous toutes les formes, par les réunions, les manifestations plus ou moins violentes, les publications, les prises de parole à l’intérieur ou à l’extérieur du tribunal et la création de comités de soutien.