Comme Descartes, il veut « se faire un regard sur toutes choses, qui les rende propres à être traitées selon la méthode, et telles qu’on puisse en raisonner aussi sûrement et hardiment qu’un géomètre peut le faire ».

En écoutant Tristan, une fois de plus, il se désole de ne jamais être parvenu à transformer en œuvre cette « vie sublimée » qu’il portait en lui. Il

Jamais on ne soulignera suffisamment l’importance de cette rencontre. Trop de critiques ont eu tendance à la minimiser au profit de l’amitié avec Gide, malgré les déclarations très claires du principal intéressé qui évoqua toujours la rencontre avec Pierre Louÿs comme une circonstance capitale de sa vie. « Un hasard d’entre les hasards me le fit

C’est là le travail de mes meilleures années. Je dis : le travail, et non l’œuvre. L’œuvre y est en puissance, mais mon œil seul peut l’y découvrir. Ce n’est qu’un chaos de matière. Si je perdais ce petit stock, jamais je ne le reconstituerais, car il représente des milliers de moments, dont quelques cents de favorables. Et les autres, des

Si la pensée de Valéry n’a guère été discutée en tant que telle, ce n’est pas seulement pour des raisons accidentelles. Esprit fondamentalement solitaire, curieux de tout mais d’abord de lui-même, Valéry n’a voulu regarder le monde qu’à travers son propre prisme. Pour l’essentiel, il a donc développé ses recherches sans prendre en compte ce qui

le jeune poète affirme d’autres valeurs que celles que l’armée tente de lui inculquer : « Pour moi, la Patrie n’est pas sous les plis d’un drapeau ni une terre limitée ; ma patrie, ce sont mes idées, mes rêves, et ceux-là sont mes compagnons qui les détiennent avec moi. Je trouve une étroitesse de vue singulière à tous ceux qui nous enclosent de

Il n’a pas abandonné ses cahiers matinaux, mais se sent incapable de travailler le soir, « après une journée de siège et de plume ». Il lit beaucoup, comme chaque fois qu’il ne va pas bien :

Ces divergences, pour l’heure, n’entament en rien leur amitié. Dans les Entretiens, Breton reconnaîtra d’ailleurs avec une généreuse lucidité l’importance de ces échanges : « Valéry m’a beaucoup appris. Avec une patience inlassable, des années durant, il a répondu à toutes mes questions. Il m’a rendu – il a pris toute la peine qu’il fallait pour me

Valéry s’accommode assez bien de ce « piétinement pur », lui pour qui l’intérêt principal d’une œuvre est de transformer son auteur : « Un mot est le fruit d’un jour – et on le retire le lendemain. Mathusalem seul a pu faire un sonnet ou deux sans doute. Mais son œuvre s’est perdue. »