Il nous faut agir et penser en deçà et au-delà des cycles électoraux. Les élections sont des pulsations indispensables de la vie démocratique. Mais elles ne pourront ébranler le statu quo sans mobilisation continue des citoyens. Les programmes sur cinq ans permettent de choisir entre diverses orientations dans un cadre précis. Mais toute remise en

J’ai deux fils que je ne comprends plus. Ils travaillent, sont mariés, ont des enfants. Ils possèdent chacun une belle voiture, une maison, un téléphone portable. Ils mangent à leur faim et boivent à leur soif… Ils ne vivent pas comme des grands bourgeois bien sûr, mais ils sont plus riches que je ne l’étais. Et pourtant ils votent Le Pen. Et pourt

Il en va ainsi de notre rapport au monde. Une société de solitude est une société anxiogène. Toutes les statistiques montrent qu’il y a moins de crimes violents en France aujourd’hui qu’il y a trente, quarante ou cinquante ans et pourtant nous avons l’impression de vivre dans un pays de plus en plus dangereux. « Jadis, on n’aurait jamais toléré cel

Le gouvernement des experts pose un problème démocratique évident. Il est surtout un contresens historique total. Au moment précis où les élites ont perdu le monopole de l’information et où les réseaux sociaux comme les émissions de téléréalité nous donnent l’impression que nous pouvons décider de tout, partout, toujours, on voudrait que des instan

Comme le souligne le philosophe italien Antonio Gramsci, les options politiques qui triomphent à un moment donné de l’histoire dépendent largement de l’atmosphère métapolitique ou culturelle des sociétés dans lesquelles elles sont mises en compétition. Or l’individualisme a jusqu’ici gagné toutes les batailles culturelles.

La politique démocratique manque d’ambition systémique, ce qui conduit à l’impression généralisée d’incohérence et de vide. N’ayant pas à se soucier des élections, les dirigeants autoritaires comme Vladimir Poutine peuvent penser à un horizon de vingt, trente ou quarante ans. Les grands groupes capitalistes comme Exxon aussi. Et nous en serions réd

Il tire pourtant de la parabole de Tite-Live une leçon fondamentale : il n’y a pas de continuité harmonieuse entre l’homme privé et le citoyen. Au contraire, le passage de l’un à l’autre suppose une rupture nette, « un changement prodigieux », violent, à l’image de celui provoqué en Brutus par le suicide de Lucrèce. L’homme privé, en devenant citoy

Edgar Cabanas et Eva Illouz notent que la révolution néolibérale des années 1980 a conduit au remplacement de la philosophie politique par la psychologie. Tout se voit ramené à l’intime. Cela permet de traiter « sous l’angle de la psychologie et de la responsabilisation individuelle les déficits structurels, les contradictions et les paradoxes prop

Sans grand projet justifiant leur existence, les dirigeants de la cité perdent de leur prestige. Ils deviennent de plus en plus rapidement impopulaires. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande atteignent des sommets de rejet dès la deuxième année de leur mandat. Emmanuel Macron suit la même pente, malgré une communication mieux rodée.