Les progressistes n’abordent le plus souvent qu’un seul versant du contrat social : celui des droits. Ils glissent sur la question des devoirs correspondant à ces droits. La cité idéale, à leurs yeux, permet d’être ce qu’on est, de faire ce qu’on souhaite, de vivre comme on l’entend. C’est joli, mais il manque un horizon commun à ces droits et ces

Le discours de gauche devait désormais lui aussi s’adresser à l’homo economicus. Cela revenait à mener toutes les batailles en terrain hostile, comme si un club de foot consentait à jouer tous ses matchs à l’extérieur en prenant comme arbitre l’entraîneur de l’équipe adverse. Avec la certitude de perdre à chaque coup, à moins de se renier pour

Contraindre ces mastodontes à courber l’échine est-il impossible ? Envisager un tel bouleversement des modes de consommation, de production, de vie est-il irréaliste ? Des précédents historiques devraient pourtant encourager nos dirigeants à plus d’audace : la politique n’est impuissante que lorsqu’elle consent à l’être. Prenons l’exemple de

l’échec de la république. Et y contribuent. Il ne s’agit nullement de rêver ici d’unité du corps politique : la cité vit de ses désunions. Mais Machiavel distingue deux sortes de divisions qui ont des effets contraires sur la république. L’une, néfaste, oppose des individus ou des groupes qui se prennent eux-mêmes comme point de départ et comme

Le candidat Macron promet d’adapter la France au monde, de libérer les énergies, de faire sauter les carcans, de rendre la société plus fluide, de dépasser les idéologies, de sauter par-dessus les corps intermédiaires, d’émanciper les individus. En bref d’épouser, de manière ouverte et non plus cachée, exaltée et non plus honteuse, les évolutions

La corruption telle que Machiavel la définit, c’est-à-dire la captation de l’intérêt général par des intérêts particuliers et la perte d’autonomie du pouvoir politique, est l’une des principales causes de l’érosion du consensus social autour de nos institutions. Restaurer ce consensus suppose de revenir sur trente années de mélange des genres.

Là où la solitude est une souffrance, le besoin d’identification collective s’exprime de façon plus pressante. Donald Trump et ses amis européens proposent une forme de « nous » que les progressistes ont renoncé à proposer. Matteo Salvini, Marine Le Pen, Viktor Orbán et Nigel Farage ne réduisent pas la politique à un accompagnement des évolutions

Pour l’envisager, nous devons saisir ce que le modèle européen actuel doit au modèle allemand, loin des caricatures colportées par certains de nos leaders politiques. Il faut comprendre l’Allemagne pour comprendre l’UE. Pas l’Allemagne éternelle, mais l’Allemagne d’après 1945 qui est en grande partie son antithèse. Ce qu’on appelle fréquemment

Quand on habite, comme moi, le IXe arrondissement de Paris, muni d’un capital financier et culturel qui permet de voyager et de se sentir chez soi à New York, Milan ou Berlin, la solitude est une liberté. Ne plus appartenir à un parti, une Église ou un syndicat peut alors être considéré comme une « émancipation ». Lorsqu’on est arrimé à une ville