Léonard de Vinci: La biographie (QUANTO) (French Edition)

« l’homme le plus implacablement curieux de l’Histoire6 ».

Lorsqu’un homme a appris tout ce qu’il peut apprendre à Florence, s’il souhaite devenir riche et ne plus vivre au jour le jour comme un animal, il doit quitter cet endroit », écrit Vasari. « Car Florence traite ses artisans comme le temps ses propres œuvres : une fois parfaits, elle les détruit et les consume lentement52. » Il est temps pour Léonar

Léonard conserve néanmoins un intérêt marqué pour la construction d’églises, et il dessinera plus de 70 autres superbes dômes et plans idéalisés d’intérieurs d’églises tout en étudiant les transformations des formes géométriques et la problématique de la quadrature du cercle.

Il va sans dire que Léonard n’en fera rien. Il aspire à réaliser des peintures plus ambitieuses, ainsi qu’à poursuivre ses recherches anatomiques, mécaniques, mathématiques et scientifiques. Peindre un tableau pour un patron insistant ne l’intéresse pas, et l’argent ne le motive pas non plus.

Léonard de Vinci aime se vanter d’avoir été l’élève de l’expérience, à défaut d’avoir reçu une éducation formelle. C’est vers 1490 qu’il écrit le laïus d’« homme sans lettres » et de « disciple de l’expérience » dans lequel il s’essuie les pieds sur ceux qui citent les anciens plutôt que de se fier à leur propre expérience.

Léonard a environ 14 ans lorsque son père lui trouve une place d’apprenti chez l’un de ses clients, Andrea del Verrocchio, artiste et ingénieur polyvalent à la tête de l’un des meilleurs ateliers de Florence.

Nous avons tendance à voir les artistes comme des créateurs isolés, enfermés dans leur mansarde, attendant patiemment que l’inspiration vienne. Mais comme le laissent transparaître les carnets de Léonard et le processus de création de son Homme de Vitruve, la création artistique est pour lui une affaire collégiale.

Au lieu de publier ses notes sur la peinture, Léonard les retouche sans cesse tout au long de sa carrière, comme la plupart de ses peintures. Dix ans plus tard, il ajoutera encore des réflexions tout en griffonnant ses idées pour la rédaction d’un nouveau traité.

L’un des génies les plus créatifs de l’Histoire en est donc réduit à décorer une horloge contre des bouts de bois, à emprunter de l’argent pour s’acheter de la peinture et à se faire offrir du vin.