Léonard de Vinci: La biographie (QUANTO) (French Edition)

En balade, son carnet à la ceinture, il repère des personnes aux traits marqués qui feraient de bons modèles, et les invite à dîner. « À leurs côtés », écrit Lomazzo, son biographe du XVIe siècle, « Léonard pouvait raconter les histoires les plus folles et les plus drôles pour les faire rire aux éclats. Il observait ensuite leurs gestes avec grande

Au début des années 1480, peu après son arrivée à Milan, il commence à prendre régulièrement des notes dans des carnets, une habitude qui l’accompagnera tout au long de sa vie.

Un de ses prédécesseurs, Leon Battista Alberti, artiste-ingénieur, a écrit quelques années auparavant que cette matière est essentielle à l’artiste car, pour dépeindre correctement un individu ou un animal, il faut avant tout connaître ses caractéristiques internes. « Isole chaque os de l’animal, ajoute dessus ses muscles, puis recouvre le tout de

Ce format convient parfaitement aux incursions de Léonard dans l’imaginaire, dont le génie s’affranchit souvent de toute diligence ou discipline.

C’est ainsi que Léonard devient, plus d’un siècle avant Galilée, l’un des premiers penseurs occidentaux à s’efforcer, d’une manière résolument pragmatique, de faire dialoguer expérience et théorie. Cette approche donnera naissance à une révolution scientifique.

originales. Son manque de respect envers l’autorité et sa volonté de remettre en question tout raisonnement établi l’amènent à adopter une approche empirique de la compréhension de la nature. Cette méthode, qui préfigure la méthode scientifique développée plus d’un siècle plus tard par Bacon et Galilée, est ancrée dans l’expérimentation, la curiosi

Les penseurs dominants de la ville embrassent un humanisme renaissant centré sur la dignité de l’individu et sur son aspiration à trouver le bonheur sur Terre grâce à la connaissance. Un bon tiers de la population de Florence est lettré ; c’est le taux d’alphabétisation le plus élevé en Europe à l’époque.

Le travail de Vitruve plaît particulièrement à Léonard et à Francesco car il confère une dimension concrète à une analogie remontant à l’Antiquité et plus précisément à Platon, une métaphore définitoire de l’humanisme renaissant : la relation entre le microcosme que constitue l’homme et le macrocosme que constitue la terre.

Léonard « arrive aux aurores et grimpe sur l’échafaudage », puis « reste là, pinceau à la main, du lever au coucher du soleil, oubliant de boire et de manger, à peindre sans relâche ». Certains jours, néanmoins, il ne peint absolument rien. « Il reste seul devant son travail durant une heure ou deux, à le contempler, examinant les personnages qu’il