Au XVe siècle, il n’existe aucun environnement plus propice à la créativité que Florence ; à cet égard, la ville n’a été que rarement surpassée au cours de l’Histoire.

Dans un carnet, Léonard évalue la longueur du voyage à environ 300 kilomètres, une estimation relativement correcte. Il s’est à l’époque fabriqué une sorte d’odomètre, un compteur kilométrique lui permettant de mesurer la distance à partir du nombre de rotations de la roue d’un véhicule. Il le teste peut-être durant ce trajet d’environ une semaine.

Pourquoi ? Perfectionniste, il ne se sent peut-être pas de taille à terminer le projet colossal qu’il s’est imposé. Comme Vasari l’explique au sujet des œuvres inachevées de Léonard, le maître cessait de travailler parce que ses idées étaient « si subtiles et si merveilleuses » qu’il était impossible de les exécuter parfaitement. « Il lui semblait

C’est ainsi que Léonard devient, plus d’un siècle avant Galilée, l’un des premiers penseurs occidentaux à s’efforcer, d’une manière résolument pragmatique, de faire dialoguer expérience et théorie. Cette approche donnera naissance à une révolution scientifique.

« Le peintre est assis devant son ouvrage de manière à être parfaitement à l’aise. Il est bien habillé et manie un pinceau léger trempé dans une couleur délicate. Il est vêtu comme il lui plaît. Son logis est propre et rempli d’œuvres magnifiques, et il agrémente souvent son travail de musique ou de la lecture d’excellents ouvrages. »

Les idées fleurissent généralement dans des lieux qui permettent à des individus aux intérêts divers de se retrouver et de discuter en toute sérendipité. C’est pour cette raison que Steve Jobs aimait que ses bâtiments comprennent un atrium central, et c’est pour cette même raison que le jeune Benjamin Franklin avait créé un club où les esprits les

Comme la plupart des travaux de Léonard, le traité restera inachevé. Il est bien plus intéressé par l’idée de découvrir les concepts que de les peaufiner pour les publier.

Il va dans les années suivantes créer deux des plus célèbres tableaux de l’Histoire : La Cène et La Joconde. Pourtant, il se considère autant comme un artiste que comme un scientifique et un ingénieur.

Léonard de Vinci aime se vanter d’avoir été l’élève de l’expérience, à défaut d’avoir reçu une éducation formelle. C’est vers 1490 qu’il écrit le laïus d’« homme sans lettres » et de « disciple de l’expérience » dans lequel il s’essuie les pieds sur ceux qui citent les anciens plutôt que de se fier à leur propre expérience.