Le Problème Spinoza (Littérature) (French Edition)

C’est précisément ce que je crois. Tout – je le dis vraiment, tout – a une cause naturelle. — Pour moi, intervient Jacob qui a regardé avec fureur Bento tandis qu’il parlait des prophètes, il y a des choses connues de Dieu seul, des choses causées par la seule volonté divine. — Je crois que plus on en saura, et moins il y aura de choses connues de

Et donc vous avez à présent terminé votre formation ? — Oui, pour l’essentiel. Mais la psychiatrie est un domaine singulier car, à la différence de toute autre spécialité en médecine, vous n’en terminez jamais vraiment avec les études. Votre meilleur moyen de connaissance, c’est vous, vous-même – et le travail sur soi est sans fin. Je continue d’ap

ni les honneurs ni la richesse ne contiennent leur propre punition comme c’est le cas pour le plaisir sensuel ; au contraire, plus on en possède, plus on éprouve de joie. Aussi sommes-nous chaque fois plus incités à les accroître. Si, au contraire, nous sommes un jour déçus, nous sommes très tristes. Enfin, les honneurs sont une sérieuse entrave, c

voudrais vraiment que vous arriviez à répondre à cette question “Que voulez-vous changer en vous ?” Parce que ce qui m’intéresse, c’est d’aider mes patients à changer. Me répondre que votre problème vient de votre esprit supérieur mène à une impasse car à l’évidence vous ne voulez rien sacrifier de votre esprit supérieur. Qui le voudrait ?

Ce que j’aime entre autres dans la psychiatrie c’est qu’à la différence de tous les champs de la médecine elle est proche de la philosophie. Comme les philosophes, nous, les psychiatres, nous fondons sur l’investigation logique. Non seulement nous aidons les patients à identifier et à exprimer leurs sentiments mais nous posons aussi la question du

Et, demande Jacob, qu’en est-il du miracle des juifs qui survivent quand les autres nations disparaissent ? — Je ne vois rien là de miraculeux, rien qui ne puisse s’expliquer autrement que par des causes naturelles. Les juifs ont survécu depuis la Diaspora parce qu’ils ont toujours refusé de se mêler aux autres cultures. Ils sont restés à l’écart e

Et la grande question : êtes-vous satisfait de votre vie, Franco ? — Oui, mais non sans une certaine mélancolie. Vous connaître m’a montré une autre facette de la vie, l’existence d’une vie de l’esprit que je n’appréhende pas pleinement. Mais me réconforte beaucoup l’idée que vous êtes là, et continuerez de partager avec moi votre investigation de

Oui, très bien. Mais le lien avec l’état d’esprit qui est actuellement le mien… ? — Eh bien, ce que je veux dire c’est que brusquement votre monde, je parle ici de votre monde intérieur qui est constitué pour une large part de ce que vous avez vécu dans le passé, n’est plus ce que vous pensiez qu’il était. Ou, pour exprimer cela autrement, permette

j’ai renoncé à ces espoirs d’enfant, j’ai cependant la certitude d’avoir mon père en moi – son visage, son amour, sa sagesse – et de cette façon-là je suis déjà avec lui. Il nous faut être tous réunis en cette vie, car elle est la seule que nous ayons. Il n’y a pas de bonheur éternel dans l’au-delà, parce que l’au-delà n’existe pas. Notre tâche, et