
Le Goût de vivre: et cent autres propos (French Edition)

Attention, toutefois, de ne pas accorder à la mode plus d’importance qu’elle n’en mérite. Mépriser l’apparence, la beauté, la séduction, c’est bêtise ou mauvaise foi. Mais en faire l’essentiel, c’est ridicule et frivolité. C’est où la mode rejoint l’humour, et touche à la morale. Il s’agit de naviguer entre ces deux défauts que sont l’esprit de sér
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Combattre la barbarie hors de soi, c’est politique ; en soi, c’est morale. La morale est donc nécessaire autant qu’insuffisante : il s’agit de refuser l’ignoble, et c’est la seule noblesse en vérité. Le bonheur ne viendra, s’il vient, que par surcroît.
André Comte-Sponville • Le Goût de vivre: et cent autres propos (French Edition)
Et un idéal, malgré tout, ce n’est pas rien. C’est un but pour l’action ; c’est une norme pour la réflexion. C’est pourquoi nous en avons besoin : parce qu’il s’agit de penser et d’agir.
André Comte-Sponville • Le Goût de vivre: et cent autres propos (French Edition)
qu’est-ce qu’un être humain ? Ce ne sont pas les réponses qui manquent ! L’homme est-il « un animal à deux pieds sans plumes », comme disait drôlement Platon ? Est-il un animal politique, comme le voulait Aristote ? Un animal qui parle, comme il disait aussi ? Est-il un animal raisonnable, comme on le lit chez les stoïciens puis chez les scolastiqu
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Épicurisme et stoïcisme sont deux philosophies considérables, qui se complètent. Celle-ci plus nécessaire dans le malheur ; celle-là plus utile pour le bonheur. C’est comme Mozart et Beethoven : ce sont deux sommets ; mais le second d’énergie, de puissance, de courage ; le premier plutôt de joie, de lumière, de grâce… À quoi bon choisir, puisque le
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Spinoza, là encore, n’a cessé de rappeler : l’État est fait « pour libérer l’individu de la crainte, pour qu’il vive autant que possible en sécurité, c’est-à-dire conserve, aussi bien qu’il se pourra et sans dommage pour autrui, son droit naturel d’exister et d’agir. (…) La fin de l’État est donc en réalité la liberté ». Mais la sécurité n’est pas
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la définition de l’illusion : « une croyance dérivée des désirs humains », disait Freud, ce qui me paraît comme à lui correspondre merveilleusement à la religion. Être dans l’illusion, c’est prendre ses désirs pour la réalité. Or rien, par définition, n’est plus désirable que Dieu. Rien, donc, n’est davantage suspect d’illusion que la foi en son ex
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Rien de ce qui importe vraiment n’a de sens. Que signifie le monde ? Que signifie la vie ? Que signifie l’amour ? Que signifie Dieu, s’il existe ? Et en quoi avons-nous besoin, pour les aimer, qu’ils veuillent dire quelque chose ou qu’ils tendent vers je ne sais quel résultat ? C’est plutôt l’inverse qui est vrai : ce n’est pas parce qu’ils ont du
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l’hominisation (qui est un fait biologique) m’importe moins que l’humanisation (qui est un fait culturel). Par la première, nous sommes ce que la nature a fait de nous. Par la seconde, ce que l’humanité en a fait. L’hominisation nous distingue des autres animaux. L’humanisation, de la barbarie ou de l’inhumanité – y compris de celles que tout homme
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