
La Succession (OLIV. LIT.FR) (French Edition)

Si je m’étais aussi facilement expatrié, si j’avais aussi aisément sauté d’une vie à l’autre, c’est que contrairement à la plupart des Basques que je connaissais et avec lesquels je jouais, je n’avais jamais ressenti aucun sentiment d’appartenance. Ni de patrie, ni de tribu, ni de terroir. L’histoire, la composition, la nature, la texture même de m
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À cet instant j’aurais aimé l’avoir près de moi, pour courir avec lui parmi mes semblables, courir comme les enfants, sans arrière-pensée, juste pour respirer le vent de la vitesse et se sentir sauvage, animal, presque heureux, lâcher le fil de la mémoire et des regrets, lancer les bras comme des pistons, toucher à peine terre entre deux foulées, e
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Je ne savais pas pourquoi j’avais été interdit de séjour en Norvège du jour au lendemain. Je tentai à plusieurs reprises d’obtenir des explications par téléphone ou par courrier, mais en vain. Je fus longtemps dévasté par cette issue brutale suivie d’un silence minéral. Je butais contre un mur de pierre, cette invisible frontière puis, de guerre la
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László Papp. Je lui dois mes années de légèreté et de vie gourmande. Je n’ai jamais su si l’histoire d’Ochoa était vraie. S’il avait vraiment refusé la place ou si Papp avait inventé ce conte pour rabattre chez moi d’éventuelles prétentions salariales et m’engager, en tant que second choix, à un salaire dont je m’apercevrais plus tard qu’il était,
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brouille. À 15 %, on perd connaissance et ensuite, au-delà de 20 %, le cœur s’arrête, la respiration avec lui, et toute la mémoire des joies, des odeurs, des sentiments, des habitudes, les clés de la voiture, l’heure de la montre, les résultats sportifs, toutes ces choses qui nous relient au monde, tout cette splendide médiocrité qui fait une vie,
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Il y a trois ans, lors du suicide de Margaux Hemingway, j’avais été frappé par l’incroyable destinée qui emprisonnait cette famille, laquelle, à certains égards, me rappelait parfois la nôtre. Ernest Hemingway et sa petite-fille n’étaient pas les seuls à s’être supprimés. Le grand-père de l’écrivain, Ernest Hall, son père, Clarence, son frère, Leic
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Parfois, quand il regardait mes clichés “avant-après”, il hochait la tête et me répétait cette phrase qui n’avait aucun sens mais que j’adorais entendre : “La médecine a perdu son âme depuis que pour prendre la fièvre on n’utilise plus de thermomètre anal.” »
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Le bilan sera singulier. Il blessera quatre badauds et tuera le maire de Chicago, Anton Cermak, qui dira à Roosevelt avant d’être transporté à l’hôpital : « Je suis heureux que cela ait été moi et non vous, monsieur le Président. »
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je sentais ma main dans celle de ma mère, elle me disait des choses que tous les enfants devraient entendre, des mots qui enlèvent la peur, bouchent les trous de solitude, éloignent la crainte des dieux et vous laissent au monde avec le désir, la force et l’envie d’y vivre.