
La Succession (OLIV. LIT.FR) (French Edition)

Quand je repense à notre vie de l’époque je ne vois qu’un barnum pathogène. Des volailles sans tête courant dans tous les sens dans une maison bien trop grande pour elles. Quatre adultes et un enfant, livrés à eux-mêmes, ignorant tout de l’existence, expérimentant pour leur propre compte les zones du bien et du mal, s’infligeant la douleur, découvr
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Je les connaissais, ces carnets. Ton père me les avait montrés quand il avait commencé. Il voulait se souvenir de chacune de ces personnes, de leur âge, de leur maladie, de l’heure de leur mort. Il en était en partie responsable. Ces carnets, c’étaient ses archives intimes, pas secrètes, mais intimes. Il m’avait expliqué qu’en aidant ces gens à mou
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je sentais ma main dans celle de ma mère, elle me disait des choses que tous les enfants devraient entendre, des mots qui enlèvent la peur, bouchent les trous de solitude, éloignent la crainte des dieux et vous laissent au monde avec le désir, la force et l’envie d’y vivre.
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Il y a trois ans, lors du suicide de Margaux Hemingway, j’avais été frappé par l’incroyable destinée qui emprisonnait cette famille, laquelle, à certains égards, me rappelait parfois la nôtre. Ernest Hemingway et sa petite-fille n’étaient pas les seuls à s’être supprimés. Le grand-père de l’écrivain, Ernest Hall, son père, Clarence, son frère, Leic
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Parfois, quand il regardait mes clichés “avant-après”, il hochait la tête et me répétait cette phrase qui n’avait aucun sens mais que j’adorais entendre : “La médecine a perdu son âme depuis que pour prendre la fièvre on n’utilise plus de thermomètre anal.” »
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Il m’avait fallu des années pour me décider à fermer le cabinet le temps de revenir sur mes pas, de retrouver le jeu auquel j’avais consacré ma jeunesse, l’endroit que je tenais pour le Valhalla des pelotaris et qui s’était révélé n’être, à l’usage, qu’une banale entreprise employant de lestes ouvriers pour projeter des balles et siphonner des pari
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Même à 25 ans il m’arrivait, le soir, de répéter digmus paradigmus jusqu’à ce que le sommeil m’emporte. Et parfois mon oncle se glissait dans ma mémoire pour me rappeler que dans la vie, il n’existait pas de marche arrière.
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Ce sont des molochs sourds et aveugles qui dévorent leurs propres enfants. Mon frère, Magnus, construisait des maisons et ils ont ruiné sa vie. Quand il parlait de ces hommes, Magnus disait : “Ils veulent d’abord le pouvoir, puis les choses, puis les hommes, puis le temps, s’emparer de chaque heure, faire suer chaque minute.” Bientôt, des endroits
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Zangara, lui, fut immédiatement jugé à Miami et son procès donna lieu à d’invraisemblables échanges entre lui et le juge de la Cour. « Toutes mes pensées sont dans mon estomac. Dans mon ventre. C’est là qu’est le mal. Voyez-vous, je souffre tout le temps. Et je souffre parce que mon père m’a envoyé travailler alors que j’étais encore un petit enfan
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