La droitisation française, mythe et réalités (French Edition)

ce vote « faute de mieux » n’est pas propre aux seconds tours, il peut aussi se produire aux premiers : voter, c’est de moins en moins adhérer. Ce phénomène n’est pas typiquement hexagonal. Aux États-Unis, dans ce contexte de forte polarisation des années 2010 et 2020, on parle désormais de negative partisanship (Abramowitz, Webster, 2016) : les co

La situation s’est depuis fortement améliorée. Le baromètre CNCDH dispose de plusieurs questions mesurant le rapport aux juifs (Figure 3.2). L’une des plus anciennes teste précisément l’idée que les « juifs français » (mais aussi les musulmans et les Tziganes) sont des « Français comme les autres ». En 2000, date d’introduction de cette question, 7

Ces biais de questions peuvent encore plus affecter les mesures d’opinion sur des sujets politiques, surtout s’ils sont complexes ou ne font pas l’objet de débats médiatiques longs et contradictoires. Paul Sniderman et Sean Theriault (2004) ont ainsi montré que les citoyens américains sont les plus cohérents avec leurs valeurs et préférences quand,

D’abord, plus une cohorte est récente, plus ses membres sont tolérants. Ainsi, entre 1999 et 2014, la cohorte 1977-1986 a toujours été la plus tolérante, devant la cohorte 1967-1976.

Mais ce n’est plus le cas des millenials qui se singularisent et cela interroge. On retrouve les effets attendus du diplôme, du revenu ou de la profession sur la participation. Mais, même parmi les plus aisés, les cadres et les diplômés du supérieur de cette génération, le nombre d’abstentionnistes systématiques est particulièrement haut : 15 % par

Ce qu’on a vu pour l’analyse de l’abstention se retrouve dans celle du rapport à l’offre politique dans son ensemble. Plutôt qu’une droitisation, c’est une prise de distance d’avec l’ensemble de l’offre politique qui se produit. Les données le révèlent depuis plusieurs années, mais elles restent largement invisibilisées dès lors que l’on considère

est donc difficile de conclure à une droitisation des données d’opinion. Et la France n’est pas une exception, contrairement à ce qu’on entend souvent. Elle ressemble beaucoup à ses voisins, tant par son soutien à l’État-Providence que par les logiques à ce soutien (Gonthier, 2017).

33 % des personnes interrogées se sont placées à gauche, mais cette fréquence oscille entre un minimum annuel de 29 % (en 2014 et dans les années 2020-2022) et un maximum de 41 % (en 1997). Les variations du placement à droite sont encore plus importantes puisque la moyenne sur l’ensemble de la période est de 30 %, mais le minimum est de 22 % (en 2

Un dernier phénomène à prendre en compte dans l’économie des débats intellectuels contemporains est celui des « paniques morales », théorisées par Stanley Cohen. Ce concept s’applique bien à certaines des mobilisations intellectuelles récentes, notamment sur l’analyse de l’« idéologie woke » (Mahoudeau, 2022). Une panique morale, c’est une réaction