L'impasse de la compétitivité (French Edition)

La fiscalité est un large domaine d’action qui reste entre les mains des pouvoirs publics au niveau national. Commençons déjà par la mettre en adéquation avec nos intérêts collectifs. Ainsi, la TVA et la taxe carbone peuvent être modulées de manière à favoriser les produits locaux et les usages les plus sobres, tout en veillant à chaque fois à l’éq

Il ne faut pas oublier que l’idée d’un consommateur souverain et libre de ses choix est une chimère12. En effet, c’est principalement à l’échelle collective que les préférences en matière de consommation se forgent. Comme le rapporte le GIEC dans sa revue de la littérature, la plupart de nos besoins matériels dépendent du contexte social : ainsi, l

La leçon n’a pas été perdue puisque la compétitivité s’est rapidement établie, au moins aux yeux des dirigeants, comme la contrainte majeure. On pouvait lire dans un ouvrage de 1995 : « Les industriels, les politiciens, les économistes, les financiers, les technologues, les syndicats, tous ont fait leur la métaphore de la compétitivité, érigée au r

Je le souligne : lorsqu’il s’agit d’impôts qui ne semblent pas nuire à la compétitivité ou à l’attractivité du pays, comme les taxes sur le tabac ou la taxe carbone sur les carburants (jusqu’à la révolte des Gilets jaunes), le gouvernement n’hésite pas à transiger avec son principe de non-augmentation des prélèvements obligatoires.

Mis à part quelques projets de relocalisation, notamment pour le paracétamol, nos dirigeants restent en réalité prisonniers de leur doctrine de compétitivité. À leurs yeux, l’urgence serait d’exporter davantage, car rien ne servirait de se battre pour des industries où nous sommes concurrencés par des pays avec un faible coût de la main-d’œuvre. Qu

Sur ce terrain social, les conséquences sont majeures. Le coût le plus visible du déficit commercial est celui de la perte de nombreux emplois manufacturiers. Entre 2000 et 2021, 3,4 millions d’emplois ont été créés en France, mais 800 000 ont été détruits dans l’industrie manufacturière. Si l’on remonte à 1980, ce sont 2,1 millions d’emplois qui o

Autrement dit, en 2022, l’argent consacré aux services publics (enseignement, hôpitaux, armée, police, justice, services généraux, etc.) représentait 18 points de PIB, soit le même niveau qu’à la fin du mandat de Valéry Giscard d’Estaing (INSEE). Il n’y a pas du tout de hausse incontrôlée de cette catégorie de dépenses.

1. Il n’y a pas de miracle : on n’améliore pas les services publics en réduisant les marges de manœuvre budgétaire année après année. Si le but est réellement de gagner en efficacité sur le long terme, il faut alors commencer par investir dans un premier temps, afin d’obtenir ensuite des réformes utiles et structurantes. On le voit désormais, les écon

Pour donner une idée de la situation, voici quelques titres du rapport cité dans le paragraphe précédent : « Une crise profonde, résultat de décennies de politiques publiques défaillantes », « Une justice au bord de la rupture », « Des acteurs en souffrance », « Un sous-investissement chronique », etc. La conséquence ? Une défiance accrue vis-à-vis