The Idler : Peut-on vivre sans travailler ? Raoul Vaneigem : La seule façon de vivre est de ne pas travailler. » The Idler, n° 34, « Conversation avec Raoul Vaneigem », 2004.

Les écrans, en faisant défiler une ribambelle de gens sous nos yeux, nous ôtent la responsabilité d’être les créateurs de nos propres vies. Nous observons les autres agir au lieu d’agir nous-mêmes. Ce qui nous rend radicalement impuissants, et alimente notre anxiété. Anxiété qui nous pousse à consommer. Et consommer nous endette. Et les dettes

Vivre à l’intérieur d’une pendule interdit de vivre l’instant présent parce que nous nous soucions toujours de ce qu’il faudra faire. Nous devons abandonner le temps marchand et adopter le temps naturel. Vivez selon les saisons, selon le temps qui s’étire. Ne le perdez pas à vous épuiser, à regarder la télévision et à travailler. Laissez les choses

Nous sommes de toute façon censés être endettés. La dette fait tourner le monde. Pourtant, oui, être endetté peut donner le sentiment de porter des bottes de plomb. C’est un obstacle à la réalisation de nos rêves. Une servitude. Nous faisons du remboursement de notre dette une priorité et nous reportons ce qui nous tient vraiment à cœur. Ainsi,

C’est ce qu’écrit le sage Masanobu Fukuoka dans son ouvrage La Révolution d’un seul brin de paille, que j’invite instamment chacun à découvrir. C’est le livre le plus sage qu’il m’ait été donné de lire. Ce livre détaille l’expérience de Fukuoka dans l’agriculture naturelle au Japon de 1935 à 1978, période durant laquelle le Japon a introduit les

La peur nous rend spectateurs de notre vie, au lieu de nous inciter à la vivre. Les gens préfèrent regarder un feuilleton au lieu d’en vivre un. En effet, quand vous rencontrez une vraie vie communautaire, les gens disent parfois : « On se croirait dans un feuilleton, ici. » Ils oublient que les feuilletons sont censés ressembler à la vraie vie

les anciens tenaient le loisir (otium) et la guerre (bellum) comme des voies nobles, au contraire du chemin confus, vain, mesquin et bourgeois du travail et du profit. Pour parler crûment, les penseurs et les combattants, oratores et bellatores, n’ont pas été émasculés par l’infirmière Ratched. Mais ils ont tous disparu aujourd’hui ou sont réduits

Il y a un grand plaisir à travailler en communauté. L’entraide appelle l’entraide dans un cercle vertueux. Le système d’esclavage salarié à plein temps est à l’opposé des idées d’aide mutuelle, ne serait-ce que par le temps qu’il exige. Lorsque nous rentrons du travail, la dernière chose que nous voulons faire est d’aller à une réunion de la

Nous nous ennuyons à gagner de l’argent qui sera dépensé plus tard à essayer de nous désennuyer. Je songe à cette mode actuelle et absurde appelée « sports extrêmes ». Afin de nous sentir vivants, parce que la plus grande partie de l’année nous nous sentons morts, nous nous jetons une fois tous les trimestres du haut d’un pont. Se jeter d’un pont,