L'amitié pour sortir de l'emprise

personnalités parfaitement insignifiantes, des inconnus. S’il cherche chez les femmes une détente dans son effort démesuré, chez les hommes Balzac cherche des amis sur qui il puisse se reposer. Comme la plupart des esprits créateurs qui se sont voués à une œuvre de vaste envergure, comme Goethe, comme Beethoven, Balzac ne choisit pas pour cela des

L’amour et le travail sont essentiels au bonheur humain. Lorsque tout va bien, ils nous font sortir de notre perspective autocentrée et nous relient à des gens et des projets qui vont au-delà de nous. Le bonheur vient du bon fonctionnement de ces relations. Le bonheur ne vient pas uniquement de l’intérieur, comme le supposaient Bouddha et Épictète,

pour défendre ce à quoi nous tenons, nous avons besoin d’activistes, de zadistes, de « militants » ; pour prendre soin des corps et de notre psyché, nous avons besoin de « méditants » et de personnes impliquées sur des chemins spirituels ; pour prendre soin de notre rapport au vivant, nous avons besoin des anthropologues, des écopsychologues et des

plus grandes peines? Ainsi, notre bonheur, notre bien-être ne vient pas de ce que nous possédons, ni de ce que nous faisons mais de comment nous vivons notre relation avec les êtres, les activités et les choses.

Ce côtoiement idéal de destinées que devrait être l’amitié est aujourd’hui remplacé par le croisement ponctuel et sans grande envergure des intérêts et des repères symboliques. Des parallèles nobles qui traçaient dans l’éther, nous voilà réduits à d’inutiles bavardages. L’amitié devient une décharge, un oubli ou une sortie.