Katerina (Littérature étrangère)

Nous sommes à la fin du XXe siècle et nous vivons dans ce qui est censé être une société moderne. Nos désirs, en revanche, sont toujours les mêmes. Les mêmes que ce jour où pour la première fois l’un de nous est sorti de sa putain de caverne. Aimer baiser manger boire dormir. Et c’est précisément ce que je fais ici, dans la ville la plus belle et l

Ouvre la porte. Sors. La vie t’attend. Et donc je marche. Sans destination, sans plan, sans rien à faire. Nulle part où me rendre et personne à retrouver. Il n’existe pas de meilleure ville au monde où marcher que Paris.

Travailler épargner voter obéir apprendre à ses enfants à faire pareil, mourir et pourrir au fond d’un putain de trou dans la terre. Je conchie ça. Je conchie ça aussi.

Je l’embrasse, la serre contre moi, pose ma tête sur son épaule elle pose la tête sur la mienne, on reste là, à respirer, enlacés dans les bras l’un de l’autre, et alors que ces derniers jours je me suis senti faible et triste et con et pitoyable et foutu et paumé et maudit comme jamais, je me sens à cet instant simple et fort et aimé, là, maintena

Sa façon d’être un salaud était à l’opposé de la tienne. C’est-à-dire ? Tu te fais passer pour un salaud mais tu as bon cœur. Lui se fait passer pour un gentil mais il a un cœur de salaud.

J’ai écrit ce livre. De toute évidence il s’inspirait de ma vie. J’ai pris toutes sortes de libertés. Modifié des trucs, inventé des conneries. Mon seul objectif était d’écrire le meilleur bouquin que j’étais capable d’écrire, briser le cœur des gens, les démolir, les émouvoir profondément et de façons inédites, leur faire comprendre la douleur et

Si tu veux devenir un grand écrivain, Jay, qu’il me dit, il faut que tu vives que tu voies que tu sentes que tu rêves que tu aimes que tu baises que tu pleures que tu échoues que tu hurles dans les rues et que tu te prennes de bons gros coups de pied en plein dans les couilles, tous les grands écrivains sont passés par là, et c’est ce que tu t’appl

Il m’emmène aux Bains Douches où on ricane et on se moque des célébrités et on bave sur les mannequins qu’on voit d’habitude sur les couvertures des magazines. Il paye souvent tout, malgré mes protestations, me dit que c’est pas cher payé pour ce qu’on se marre, que ses amis français se soucient plus de politique et d’économie et des millésimes des

Peu importe où je serai ou l’âge que j’aurai ou ce que je finirai par faire, ce que j’ai appris ici ce que je suis venu apprendre ici c’est que c’était possible, possible d’envoyer cette machine se faire foutre, de vivre à sa guise, d’aimer à sa guise, de croire à sa guise, de manger boire dormir réfléchir baiser à sa putain de guise. De dire à cet