Outre la trahison d’une femme, le film revient sur plusieurs thèmes éminemment bréliens : le complexe de la laideur, le défi dans l’acte gratuit (voir la scène de la course solitaire en char à voile), la mythification comme antidote à une vie morne (le récit du Katanga), le paysage culturel belge.

“Je ne veux pas chanter ce que vous chantez. Vous allez les chanter tout seul. J’en prends une qui est très difficile à défendre ; c’est un combat – moi, j’aime bien ça. C’est Le diable (ça va)1.” » Gréco eut donc l’honneur d’être la première interprète de Brel, et le mérite de choisir cette chanson difficile : elle l’inclut à son tour de chant de

Mais, au-delà du spectacle de la mort inhérent à notre type de société, on ne peut ignorer – comme pour Piaf, pour Brassens et, plus tard, pour Ferré ou pour les humoristes Coluche et Desproges – le profond chagrin ressenti par le public devant la disparition d’un homme qui n’a pas triché. La mort de Brel fait pleurer des milliers d’anonymes, qui l

En attendant, avec le scoutisme, ils connaissent une certaine découverte de la vie, apprenant le sens de l’entraide et de la solidarité, le goût de l’effort physique et la capacité de dominer leur peur.

Voyant la nouvelle mode du « yé-yé », qu’il exècre, s’installer durablement – et menacer du même coup son emprise dans cette maison –, Jacques Canetti décide de démissionner. Il va créer plus tard sa propre maison de disques, qui produira Serge Reggiani, Georges Moustaki, Brigitte Fontaine et Jacques Higelin.

Plus tard, on apprendra qu’il songeait depuis bien plus longtemps à s’arrêter un jour. « Si j’avais continué, dira-t-il plus tard, je serais devenu adroit. Et il ne faut pas devenir adroit. » Plus perfidement, il lancera à Charles Aznavour : « Toi, tu ne sais pas t’arrêter. » Tout est là. À la différence de la plupart des artistes de variétés, Brel

1961 est l’année où le rock’n’roll va enfanter des clones (voire, parfois, des monstres) dans la chanson française : ce que l’on va nommer le « yé-yé », par référence aux « yeah yeah » et autres onomatopées héritées des refrains américains.

Parce que rien n’est simple ni définitif, parce qu’il sait que la vie est riche de contradictions, Brel continuera d’osciller entre les pièges et les délices du désir, les lâchetés que cèlent « nos amours qui ont mal aux dents » et la joie plus sereine qu’apporte la tendresse.

il semble que Ne me quitte pas doive une bonne part de son impact à l’idée que deux êtres qui ne s’aiment plus doivent quand même faire tout leur possible pour ne pas se quitter. Un malentendu de plus dans la carrière de Brel, qui ne partage pas ce point de vue. Il répétera maintes fois avoir en fait pointé ici l’amour lâche, ou la lâcheté des homm