J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond (French Edition)
Alexis Jenniamazon.com
J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond (French Edition)
Et de la part de celui qui a beaucoup fui la société des hommes, qui n’a jamais supporté les contraintes ni les dogmes durant toute sa vie d’adulte, cela peut s’entendre comme un regret, ce qui est étrange de la part d’un homme qui a toujours tout supporté sans jamais laisser échapper aucun soupir. Il raconte dans ses mémoires que son enfance a été
... See moreJ’en faisais moins, mais je m’échappais pour les mêmes raisons, pour ces moments de brusque exaltation où l’on fait partie du paysage. Dans ces moments-là, ponctuels mais pas si rares, tout est bonheur. Alors je comprends les récits de Muir, ils ont la même structure que tous les récits des voyages lents, ceux où le chemin se fait pas à pas, ils on
... See moreComment ça marche ? Je l’ignore. Il n’en reste pas de trace, pas d’images, c’est comme un mythe : Muir est venu, a vu, il a réinventé. Il refuse de déposer un brevet, car les inventions appartiennent à toute l’humanité.
On a beaucoup lu avant d’écrire, alors on sait que l’écriture avait des propriétés miraculeuses, puisque lire bouleverse, émeut, scandalise, fait rire et pleurer, et apparaître des mondes, mais c’est soudain une vertu supplémentaire qui apparaît : la rêverie reflétée par le papier remplit le panier de provisions.
Comment dire un bonheur ? Je ne vais pas paraphraser, je serais en dessous du modèle. Je ne vais pas citer des pages entières, ce serait assommant. Alors je prélève des phrases, je les découpe pour leur donner un rythme ternaire, j’en fais des haïkus irréguliers, je donne à Muir les habits de Bashō, ce moine dont le nom de plume signifie Le Bananie
... See moreÀ New York, métropole des bateaux, il fait horriblement froid, il est perdu. Le vacarme l’effraie, la foule est trop dense, les bâtiments sans mesure sont trop serrés, il les confond entre eux et n’arrive pas à en compter les fenêtres. Il aurait bien exploré cette ville comme on explore une chaîne de montagnes, mais à condition qu’elle ait été vidé
... See more« La solitude est une maîtresse sublime, mais une femme intolérable, écrit-il. Venez sur la côte est, là où sont les universités et les bibliothèques. Vous rencontrerez Agassiz, qui revient de la Terre de Feu. » Mais Muir ne se sent pas du tout isolé, il ne voit pas la solitude. Je me demande même si le mot signifie pour lui quelque chose. Il est l
... See moreMuir est consterné de voir les forces de destruction se propager dans la Sierra. Les scieries s’établissent autour des forêts, et le seigneur séquoia, gloire des jardins de la Nature, est débité en planchettes pour construire des cabanes. Leur destin est celui des Indiens, princes superbes qui vivaient libres dans la montagne et qui finissent alcoo
... See morePourquoi Badè toilette-t-il ainsi le texte original ? Il s’en explique : « À la lecture du journal, on aura sans doute le sentiment qu’il y manque le poli littéraire que par la suite Muir prenait soin de donner à ses ouvrages. » Il ne fait pas de reproches, mais il donne des excuses : on sent bien qu’il émet quelques réserves. Il continue : « Si ce
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