J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond (French Edition)
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J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond (French Edition)
Il est plus aisé de sentir que de comprendre, puisque l’un demande une sensibilité libre, et l’autre de gros efforts ; Muir sent de la façon la plus aiguë, et il s’efforce aussi de comprendre par son bel esprit méthodique, mais ce n’est qu’un prétexte, ce n’est que dans le but de mieux sentir encore, parce que c’est cela qu’il veut, de tout son êtr
... See moreIl s’approche de la côte et commence à croiser de petites fermes entourées de parcelles de coton et de canne à sucre, soigneusement clôturées comme on met les oiseaux en cage, sage précaution, que les plantes n’aillent pas s’échapper pour rejoindre l’immense liberté végétale qui les englobe. Il les comprend.
« J’aurais pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond. » Voilà le programme de sa vie pour les cinquante ans à venir, et il s’y tiendra. Il était brillant, parfaitement adapté à son siècle techniciste, mais il voulait autre chose.
Il n’y a pas moyen de traduire correctement wilderness en français, je le tente quand même. Sauvage n’a pas toujours eu ce sens péjoratif, vie sauvage ou terre sauvage se portent encore bien de nos jours, et si au XVIe siècle on a appelé sauvages les hommes que l’on trouvait en Amérique, ce n’était pas pour les mépriser ou les réduire, mais pour si
... See more« Je me suis mis en route, libre et joyeux, le 1er septembre 1867. Mon projet était simplement d’aller droit devant moi, approximativement au sud, par le chemin le plus sauvage. » Il acquiert un carnet sur lequel il note son adresse : John Muir – Earth Planet – Universe, dans lequel il notera ce qu’il verra, vivra, entendra.
La consumation de l’humus et des feuilles qui les entourent ne leur fait pas beaucoup de mal, il faut plusieurs incendies sur plusieurs siècles pour les abattre. Le feu nettoie, dégage, relance la roue de la vie pour un nouveau tour, le feu dévastateur est paradoxalement indispensable à la vigueur des forêts qui depuis des millénaires couvrent ces
... See moreEt de la part de celui qui a beaucoup fui la société des hommes, qui n’a jamais supporté les contraintes ni les dogmes durant toute sa vie d’adulte, cela peut s’entendre comme un regret, ce qui est étrange de la part d’un homme qui a toujours tout supporté sans jamais laisser échapper aucun soupir. Il raconte dans ses mémoires que son enfance a été
... See moreCar tout ceci, la ferme, le lac, la lisière comme frontière vers ailleurs, ce sont des souvenirs. Il les écrit alors qu’il a soixante-quinze ans et vit à San Francisco, la ville monstrueusement agrandie par la ruée vers l’or, qui n’existait pas au moment où il observait les oiseaux. Il se penche sur ce monde disparu, depuis le pays neuf et violent
... See moreBon, il écrit. Mais il n’aime pas écrire non plus. Noter ses enthousiasmes dans des carnets qu’il accumule, ça va, mais la création de livres lui fait peur, cela exige trop d’artifices. Devant la Nature, il se sent comme un cristal traversé de lumière, conscient du caractère inépuisable de la source solaire qui l’illumine, il ne se soucie pas de la
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