Rejeté dans son fauteuil comme au théâtre, le président lui demande sa profession. « Piéton. » Son adresse ? « Lorsque je ne rêve pas, j’habite Paris. » Volubile, le réalisateur de Viva la muerte raconte comment lui, « agnostique »

Le désastre est complet. Que cela plaise ou non et même si le ton utilisé n’est pas le même, le verbe moins génial, la philosophie sous-jacente rappelle de loin en loin le Céline du Voyage au bout de la nuit qui se lamente d’un monde devenu fou dans sa course éperdue à l’urbanisation galopante, la productivité esclavagiste, le travail à la chaîne,

« Mes livres me garantissent déjà une forme d’immortalité 188. » En est-il si sûr ? Il aimerait bien laisser derrière lui un monument comparable à La Montagne magique de Thomas Mann ou aux Frères Karamazov de Fiodor Dostoïevski, seulement voilà : prisonnier de son image, il doute. « Il y a quelque chose dans l’époque moderne qui rend ce genre de pr

J’aime pas trop pour deux raisons : parce que je ne me sens pas comme un auteur engagé et aussi parce que je change souvent d’avis sur un peu tout. Me demander un avis quand on me connaît, c’est absurde. Autant je mets les points-virgules mieux que quiconque, autant sur le monothéisme, j’ai pu varier », ajoute Michel Houellebecq,

Michel Houellebecq aime les poètes. Jacques Prévert, on sait ce qu’il en pense depuis qu’il l’a éreinté dans Les Lettres françaises. Son modèle en poésie, c’est Charles Baudelaire. Sans jamais formuler directement les choses, on pressent chez lui, lorsqu’il parle de l’auteur des Fleurs du Mal, l’envie de devenir, à sa suite, un classique.

il est en congé maladie, apprend le thaï en vue d’un voyage et lit Pascal. Quand il s’attaque à un auteur, il le lit et le relit pendant trois mois.

Quant à l’influence qu’il exercerait sur l’opinion à travers ses livres, il s’en défend. « Le rôle d’un roman est de divertir le lecteur, et la peur est une des choses les plus efficaces qu’il y ait pour y parvenir 138. » Michel Houellebecq connaît son Frankenstein par cœur et s’en amuse avec délices.

Michel Houellebecq a emprunté une autre voie. Celle de la littérature et un style asthénique, tenu, sans fioritures, qui fait la force de ses romans. Quand on lui en fait la remarque, il invoque Arthur Schopenhauer qui disait que « la première – et pratiquement la seule – condition d’un bon style, c’est d’avoir quelque chose à dire ».

« Le romancier appartient à son époque. S’il est honnête, il est donc amené à reconsidérer la question du personnage romanesque traditionnel. À quoi tient un être ? Quel est le fonctionnement de la conscience de soi ? Quelle est la part de déterminisme dans le comportement humain ? Qu’est-ce que la liberté ? Ce ne sont pas des questions en l’air, n