Houellebecq: La biographie d'un phénomène (ESS DOC AUT) (French Edition)

Quant à l’influence qu’il exercerait sur l’opinion à travers ses livres, il s’en défend. « Le rôle d’un roman est de divertir le lecteur, et la peur est une des choses les plus efficaces qu’il y ait pour y parvenir 138. » Michel Houellebecq connaît son Frankenstein par cœur et s’en amuse avec délices.

Pour lui, le champ de compétence de l’écrivain est circonscrit au domaine de connaissances qui est le sien. S’il ne s’attaque pas au Front national, c’est, dit-il, parce qu’il n’a pas dans ses relations d’électeurs typiques du parti d’extrême droite.

La modestie, c’est Michel Houellebecq lui-même qui le dit, n’a jamais été son fort. « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été mégalomane. Je rêvais déjà tout enfant de subjuguer l’humanité, de la séduire comme de la heurter, et finalement d’y imprimer ma marque ; mais je rêvais aussi de rester dans l’ombre, de me dissimuler derrière mes c

Les droits d’auteur sont mirifiques. Il perçoit 18 % au premier exemplaire vendu, alors qu’accorder un maximum de 16 % est déjà un crève-cœur pour un éditeur. D’ordinaire, le barème s’échelonne de 10, 12 à 14 % et, plus souvent, de 8, 10 à 12 % pour une fiction. Dix

« Un grand roman parvient à refléter son temps tout en s’affranchissant de ce qu’il a de plus éphémère afin d’atteindre à l’universel », ajoute Pierre Assouline,

« Plutôt que des bombes, on devrait lancer des minijupes et des paires de collants, car c’est là le vrai point faible de l’islam, a lâché l’écrivain tacticien aux journalistes, à sa descente de la passerelle. Les bombardements ne sont pas intelligents, car on ne met pas fin à l’extrémisme religieux par la force. Mieux vaudrait pervertir les musulma

« Il sait très bien que la lenteur n’est pas en phase avec le rythme de la télé. Qu’elle est inhabituelle. Il va dès lors obliger le médium à s’arrêter. Il va imposer son rythme, se doutant bien que le gros plan fait sur lui va durer. Il met la machine en panne. Il prend son temps et, par là même, il va prendre le pouvoir, en fait 180. »

« Dans un sens, faire le chanteur, c’est un peu une récréation, c’est fatigant d’être écrivain, lâche-t-il au cours d’une rencontre avec la presse. Écrire représente une vraie solitude, jouer permet de voir des vrais gens. »

J’aime pas trop pour deux raisons : parce que je ne me sens pas comme un auteur engagé et aussi parce que je change souvent d’avis sur un peu tout. Me demander un avis quand on me connaît, c’est absurde. Autant je mets les points-virgules mieux que quiconque, autant sur le monothéisme, j’ai pu varier », ajoute Michel Houellebecq,

Mort tragiquement à Venise en 1913 à l’âge de cinquante-trois ans, cet auteur catholique décadent d’une ténacité « insurpassable » est convaincu de sa supériorité naturelle. Michel Houellebecq se serait-il reconnu dans le portrait que Corvo brosse du héros éponyme de son livre Nicholas Crabbe ? « S’il avait suivi ses penchants, il aurait vécu seul