Cette ascèse se produit par le dialogue entre soi et soi. Lorsqu’un jour on demanda à Diogène comment on pouvait devenir maître de soi, il répondit : « En se reprochant à soi-même ce que l’on reproche aux autres 16. » Cette position est corroborée par le fondateur du cynisme Antisthène, à qui on demanda quel résultat il avait tiré de la

Les épicuriens comme les stoïciens sont d’ailleurs très clairs sur le sujet, car pour eux un esclave peut être bien plus libre qu’un homme libre de ses faits et gestes, dès lors que ce dernier est soumis à ses passions, dépendances, vices, etc. Sénèque met d’ailleurs en garde contre la servitude à l’égard de soi-même, en disant qu’être esclave de

Merleau-Ponty, que Hadot voit comme un philosophe contemporain mettant en œuvre des exercices spirituels, affirme également de son côté que, « pour retrouver la fonction entière du philosophe, il faut se rappeler que même les philosophes-auteurs que nous lisons et que nous sommes n’ont jamais cessé de reconnaître pour patron un homme qui n’écrivait

Cette askêsis stoïcienne est un ensemble de pratiques qui s’articulent sous deux axes : meletê et gumnasia. Nous avons déjà abordé le premier terme qui, correspondant au latin meditatio, désigne la réflexion sur les termes et les arguments adéquats accompagnant la préparation d’une réflexion. Le second axe, la gumnasia, est l’entraînement et peut

Les fameux sept sages grecs étaient appelés par leurs contemporains sophoi, sapientes, jusqu’à Pythagore. Héraclide du Pont rapporte que Léon, le tyran, étonné de la sagesse de Pythagore, avait demandé à celui-ci quel était son métier. Il répondit qu’il n’exerçait aucun métier, qu’il était philosophe. Léon, ne comprenant pas la signification du

Antisthène croit considérablement à la vertu, qui elle-même apportera le bonheur. Et pour cela il n’est pas besoin de grandes qualités intellectuelles, mais seulement de volonté. C’est elle qui permet d’acquérir les qualités du cynique : l’endurance, la maîtrise de soi, l’impassibilité.

le même objectif de compréhension et de description du monde dans l’intention d’acquérir de la grandeur d’âme. Chez Épictète, cela pourra prendre la forme de l’exercice-promenade 47. Il demandera de se promener, de regarder ce qui se passe autour de soi, de comprendre les différentes représentations qui s’offrent à soi, de s’exercer à les définir,

Alors qu’il y a recherche d’un Salut dans les pratiques ascétiques pour les chrétiens, il s’agit pour les Anciens de donner à leur vie de la valeur, d’en faire un objet de connaissance et un objet d’art 46 : « De l’Antiquité au christianisme, on passe d’une morale qui était essentiellement recherche d’une éthique personnelle à une morale comme

c’est l’ensemble de l’école qui se trouve être exercice spirituel, que ce soit dans les discours et les écrits, chez les maîtres et les disciples. Mais aussi ‒ surtout ‒ dans la manière de vivre, dans l’attitude existentielle qui mêle à la fois des pratiques, des techniques veillant à la modification de soi.