Témoigner de ce qui nous est inconnu, partager ces recettes de vie bonne comme de toutes les urgences abyssales. Tisser des liens et les détricoter physiquement le jour du départ pour les mettre en circulation nuage le reste de nos jours.

Coucher sur le papier les belles grâces mais aussi les douleurs dont nous serons témoin parce que l’on espère toujours qu’ainsi mises en partage, elles seront dans un ciel immobile et invisible, moins assassines pour tous ceux qui les vivent. Penser à ceux qui ne peuvent pas s’éloigner de chez eux ou d’eux-mêmes. Pour ceux-là se souvenir

Trouver un passage entre ces regards et nos mots pour offrir quelques phrases sur un banc, comme un peu de velours.

Ces livres amis, passeports à jamais pour tous les voyages, ceux bien sûr qui vous emmènent sur des terres ou des mondes jamais visités, jamais imaginés mais surtout, surtout ceux qui vous fouillent et vous fondent comme à l’endroit le plus sombre au pied de la flamme d’une bougie. La lecture, grâce à toi, s’est imposée à ma vie, toujours, comme la

A tous ces étés à courants d’air inscrits dans le disque dur, si dur.

Essayer de lire sans bruit les possibles sous-titres attachés au pied ou à la nuque des passants. Ne pas savoir, imaginer, se tromper. Prier pour que l’on se trompe parfois. A d’autres moments aucun sous-titre. Des hommes, des femmes ne cheminent plus.

La caille des blés envoie à ce moment, ces petits sons de clavier d’ordinateur pour me faire souvenir que ces mots en désordre, décalés, « mal-entendus » sont comme un cadeau à ceux qui aiment à les cueillir. Tous. Je sors mon carnet, je les pêche avec mon crayon.

Alors qu'aujourd'hui, ce premier jour de janvier 2018, "Carmen", cardiaque et fascinante, tempête sur les flancs de toute la côte atlantique et que sur une île de Vendée je la regarde nous offrir toutes ses danses, je ferme les yeux, je me souviens.

Il est bien compliqué, embarrassant même de trouver les mots que l’on te presse de donner pour traduire le trouble qui te traverse. Proposer alors des mots paresseux qui font du bien. Inutile de chercher une formule, qui comme les plus intimes paroles et gestes amoureux échangés et jamais partagés, n’existerait que par l’addition fermée d’une