Désirer comme un homme (French Edition)

Qu’il soit hétéro ou gay, le couple monogame fait souvent mauvais ménage avec la pornographie.

À ces activités féminines auxquelles Nicolas ne participe pas et aux activités mixtes que Nicolas pratique en couple s’oppose alors la pornographie, une activité avant tout solitaire dont il ne parle qu’occasionnellement avec deux amis d’enfance desquels il est resté proche.

Ce premier chapitre décrit la masturbation pornographique comme une pratique discrète, souvent secrète, à travers laquelle on imagine et on ressent le corps sexuel en action. Nous verrons que cette pratique sollicite bien d’autres ressources culturelles que les seules images pornographiques. Pour rendre compte de leurs sensations autosexuelles, les

Les fantasmes pornographiques trouvent davantage d’affinité avec les mondes sexuels historiquement constitués comme déviants (la masturbation, la sexualité en groupe, la sexualité entre partenaires occasionnels) qu’avec les mondes sexuels historiquement constitués comme légitimes (le couple). Malgré la constitution d’un marché de la vidéo pornograp

Le plaisir masculin dérivé de la passion pour le porno hétéro n’est pas seulement un plaisir de voir les actrices, c’est aussi un plaisir de partager du temps entre hommes. Les « piliers » du forum ont une position ambivalente par rapport aux hiérarchies de genre. D’un côté, ils critiquent les hiérarchies entre masculinités en revendiquant le droit

La sortie de l’addiction à la pornographie passe souvent par l’affirmation de la virilité : se « libérer » du porno, c’est redevenir un « vrai » mâle.

Dans la pornographie que Nicolas visionne, la virilité est réduite au pénis, c’est-à-dire à un corps sexualisé. Par contraste, il apprécie les films d’action hollywoodiens qui proposent une vision jugée plus complète de la masculinité dirigeante, où la force physique s’articule à des activités de conception et de direction48.

« Si le groupe dominant se reconnaît des liens avec la nature, il ne se réduit pas à la nature55 », soulignait Colette Guillaumin dans un texte fondateur des études féministes. À travers la masturbation pornographique, les hommes peuvent certes fantasmer une virilité « naturelle » et nourrir la conviction d’être « un homme, un vrai ». Toutefois, ce

La complicité masculine hétéronormative se construit contre la figure de l’homosexuel, dont la présence viendrait contaminer le groupe.