Le 11-Septembre révèle pléthore de vocations et d’artistes. Aaron se rêve écrivain. Il pose plusieurs idées sur son métier à tisser et s’essouffle. Les ouvrages traversent le temps et l’impressionnent. Il trouve l’objet livre archaïque, préfère une page ouverte, la discussion inachevée et l’absence de point final. Le blog, donc, plus commode, et

Quatre-vingt-quatorze pour cent des procès n’ont jamais lieu. La procédure du plea bargain, de négociation de peine, désengorge les tribunaux, s’amuse de la vérité et profite aux riches. S’ils sont criminels, ils protègent leurs secrets. Innocents, ils préservent leur réputation. Avocats, ils visent le pactole.

Il embrasse les siens, les rassure : Kafka n’est que littérature, l’Amérique, le pays des libertés, l’intelligence, la plus belle des richesses, le partage, la clé pour sauver le monde. Pour la première fois de sa vie, il garde son dernier projet pour lui seul.

Larme à l’œil, Obama multiplie les odes à sa femme. Il signe l’écriture de leurs Mémoires pour soixante-cinq millions de dollars. Il aligne les discours, convoque la dignité, la grandeur de son pays. Il fut le Magnifique. Presse tenue à l’écart, criminalisation des lanceurs d’alerte... Sous son règne, l’Amérique a broyé celles et ceux qui

Tout est là. Carmen Ortiz peut réserver un traitement de terroriste à Aaron. Non parce qu’il a volé des cartes bleues, bloqué des sites gouvernementaux ou subtilisé des informations confidentielles. Il fait, il est le lien entre politique et code, entre activisme et technologie. Il pense qu’Internet peut lever les foules et donner aux citoyens leur

– Oui. Et là, je le reconnais à 100 %. Aaron n’était pas le plus intelligent des enfants que j’ai connus. Noah et Ben, ses frères, peut-être le sont-ils davantage. Mais Aaron, depuis toujours je pense, avait une sorte de conscience des choses, un cœur. Il n’était pas le plus brillant mais le plus touchant des brillants. Vous comprenez, Aaron,

L’incapacité d’Aaron à écrire son roman est tragique. S’accrocher à ce projet qu’il ambitionnait tant l’aurait sans doute aidé à repousser la corde, à y renoncer. A minima, il aurait pu mettre à distance sa propre histoire. Tenir un stylo revient à s’accrocher au gouvernail. Cela n’empêche ni tempête ni dragon, mais il se passe quelque chose de

L’été de ses treize ans, Robin des bois lance sa première flèche, une encyclopédie en ligne gratuite et contributive publiée en open source. Il partage le code, son secret de fabrique, afin que d’autres collaborent, améliorent la programmation ou rédigent des fiches encyclopédiques. Son invitation reste lettre morte. Personne ne le suit. Aaron est

Le samedi, il bannit le travail, le recours à la voiture, l’avion, l’électronique. Après les enseignements à la synagogue, il passe l’après-midi avec ses garçons sur des jeux de société ou de stratégie, sans électricité jusqu’au crépuscule. Il leur interdit la télévision, cette drogue qui écrase neurones et imaginaire. Bob défie ses fils aux