Ce qu'il reste de nos rêves (LITTERATURE (NO) (French Edition)

Le 11-Septembre a déssillé les yeux d’Aaron. Stanford, où il cherchait une nouvelle rampe de lancement, le rend fou de colère et de tristesse. Le monde n’a jamais produit autant de diplômés, l’humanité autant de stupidité.

Le samedi, il bannit le travail, le recours à la voiture, l’avion, l’électronique. Après les enseignements à la synagogue, il passe l’après-midi avec ses garçons sur des jeux de société ou de stratégie, sans électricité jusqu’au crépuscule. Il leur interdit la télévision, cette drogue qui écrase neurones et imaginaire. Bob défie ses fils aux échecs

Il n’y a pas eu un jour durant lequel Aaron n’a pas remis en cause ce qu’on lui avait donné. Beaucoup ont pris cela pour de l’arrogance. Aaron était très en avance. Trop sans doute. – Mais j’ai l’impression qu’il y a autre chose. – Je crois aussi. Il avait un plan. Et on l’a tous sous-estimé. Il a voulu convaincre les gens qu’ils avaient tort. – Il

Un mois plus tard, Julian Assange est coincé pour viol présumé de deux Suédoises. C’est l’ouverture du tir aux pigeons. Après l’avoir adulé, la presse le pilonne. Sa chute explique l’époque et l’homme. Elle me fascine plus que sa gloire. Julian Assange cherche et capte la lumière comme personne. Quelque chose cloche. Icare n’a pas les moyens de ses

Souffrance ? s’insurge-t-il, comme à l’Académie. Mais écrire, c’est la joie ! – Hélas... je suis sûre que vous comprendrez, je ne sais écrire que des descentes.... – Mais cela est parfait ! De quoi vous plaignez-vous ? m’interroge-t-il, presque énervé que je lui pique son style. Un écrivain, c’est la liberté. Vous avez tous les droits ! – Pas cette

Jusque-là, Larry Lessig s’est raconté qu’à coups de livres et de conférences il allait nous convaincre. S’il veut survivre, « lui-le-cerveau » est condamné à payer de son corps. Il va arracher son costume de grand professeur. C’est une très belle histoire, pas écrite, sur ce qui m’obsède.

Elles se targuent d’innovation de rupture, nouvel avatar du capitalisme du désastre. Noam Chomsky hurle : « C’est en le lisant que j’ai compris qu’il me fallait passer ma vie à réparer les failles que j’avais découvertes », remarque Aaron.

Aaron relit Kafka et s’aperçoit, couché sur le papier, sous le pseudo de Joseph K : « Je pensais que Le Procès était une œuvre paranoïaque et hyperbolique. En fait, c’est précisément juste : chaque détail reflète ma propre expérience. Ce n’est pas de la fiction mais un documentaire. [...] Les bureaucraties, une fois qu’elles sont lancées, continuen

Les nerds ! Les fous de techno, les binoclards, les décalés. On réfléchit différemment, on adooooore juste ça ! Et là, avec Internet, sa portée politique, tout ça, c’était l’occasion de prouver qu’on pouvait être utile à cette société qui se moquait de nous. Qu’on comprenait quelque chose que personne ne percevait ! Et Aaron a été l’un des premiers