Bienvenue dans le nouveau monde

La plus grande crainte n’est pas de perdre un emploi, mais de perdre

sont avant tout confrontés à ce court-termisme et en font les frais ; les CEO qui tapent du poing sur la table pour avoir ce qu’ils veulent ne se soucient guère du bien-être au travail et de la pérennité de l’emploi de leurs petites mains anonymes. D’aucuns diront d’ailleurs, résignés, que la stabilité à long terme est aujourd’hui un leurre, que c’

» Les jeunes candidats à l’emploi n’hésitent plus à se remettre aux études, à se former, à apprendre tout seul, à refaire un stage, surtout dans le domaine du numérique qui évolue constamment. Il n’en est pas moins navrant de constater que certaines compétences ou formations ne sont plus valorisées, qu’elles sont même tirées vers le bas par les diz

Dans une startup, on est en permanence projeté dans le futur, et c’est légitime : tout reste à faire et à inventer ; on navigue dans les coulisses de l’avenir. Et puisque tout est projet, il convient d’en avoir également pour soi, pour sa carrière, de savoir prendre des initiatives, d’espérer évoluer sans cesse, de devenir le meilleur et le rester,

défendent leur indépendance d’esprit et mettent en avant leur capacité à prendre des risques pour l’amour de l’innovation. Ce ne sont plus de petits bourgeois comme la génération X qui a fini, elle, à terme, par reproduire les schémas de carrière des baby-boomers.

Comme on glorifiait le prolétaire aux débuts du léninisme, on nous martèle aujourd’hui que nous sommes tous sur un pied d’égalité, qu’on peut tous saisir notre chance pourvu qu’on soit un brin original, visionnaire et déterminé. On fait coûte que coûte l’éloge de l’esprit aventurier et conquérant propre aux quelques héros que compte la Silicon Vall

d’argent. Le stade anal, chez le jeune enfant ou l’adulte préoccupé, implique entre autres l’angoisse de la perte d’une partie de soi. Quand je vois ces managers qui passent un temps fou à retenir la moindre donnée, la moindre trace de leur travail, et qui sont si heureux et fiers de montrer leurs beaux résultats à leur CEO, je me dis qu’après tout

qui débarquent sur le marché du travail et qui seront sans doute encore plus nombreux demain.

de l’attractivité sur le marché du travail19 », avance Anders Parment, professeur en marketing à l’université de Stockholm et fin observateur de la génération Y. « À une époque où aucun travail n’est garanti jusqu’à la retraite, de nouvelles connaissances et compétences sont les meilleures assurances contre le chômage20.