Or l’industrialisme a institué le travail en tant qu’activité purement fonctionnelle, séparée de la vie, amputée de sa dimension culturelle et coupée du tissu des rapports humains. Le travail a cessé d’être une manière de vivre et d’agir ensemble, le lieu de travail d’être un lieu de vie, le temps de travail d’être un temps ajusté aux saisons et au

De fait, il a existé historiquement et existe toujours « une complicité structurelle qui lie le travailleur et le capital : pour l’un et pour l’autre, le but déterminant est de “gagner de l’argent”, le plus d’argent possible. L’un et l’autre tiennent la “croissance” pour un moyen indispensable d’y parvenir. L’un et l’autre sont assujettis à la cont

une condition nécessaire de la naissance d’une autre société est notre capacité à changer d’imaginaire et, surtout, à rompre avec l’idéologie du travail et à percevoir sa disparition comme une chance à saisir.

La réappropriation du temps libéré passe avant tout par l’art fondamental et le plus ancien dont se nourrissent tous les autres : la présence désintéressée à l’être dans la vibration de l’instant qui passe.

La publicité appelle chacun à refuser son existence sociale en tant même qu’il est un individu social. Elle est une socialisation antisociale.

Les activités non économiques sont l’étoffe de la vie elle-même. Elles recouvrent tout ce qui est fait non pour de l’argent, mais par amitié, amour, compassion, désir d’aider ; ou pour la satisfaction, le plaisir, la joie que l’on retire de l’activité elle-même en son déroulement comme en son résultat.

se multiplient les incitations à se gérer telle une « marchandise en quête d’un acheteur47 » à chaque intermittence de l’emploi. Gorz le sartrien constate lucidement : À défaut d’emploi, les stages destinés à assurer une « employabilité » censée être insuffisante ont une fonction idéologique inavouée : ils consolident et développent l’aptitude à l’

L’existence en marge du travail salarié, qu’elle résulte de l’exclusion ou du choix de la marginalité, est condamnée à une certaine impuissance tant qu’elle est vécue individuellement, mais si des valeurs alternatives s’inscrivent dans l’espace public le changement est possible.

le pouvoir sans entraves que le capital a pris sur le travail, sur la société et sur la vie de tous tient précisément à ceci : que le « travail » – celui qu’on vous fait faire, non celui que vous faites – conserve dans la vie et dans la conscience de chacun sa centralité alors même qu’il est massivement éliminé, économisé et aboli à tous les niveau