André Gorz et l'écosocialisme (French Edition)

La place du travail dans l’imagination de tous, dans leur image d’eux-mêmes et des avenirs possibles est l’enjeu d’un conflit profondément politique : d’une lutte pour le pouvoir.

Tant que la vie de travail, régie par le rapport salarial et par la logique productiviste du « on n’est pas là pour s’amuser », occupera le plus clair du temps de chacun et que le despotisme du chronomètre retranchera le temps de travail du temps de vie, la découverte, la réinvention des richesses non économiques demeureront improbables hors du tra

Nous sortons de la société de travail sans la remplacer par une autre. Nous nous savons, sentons, appréhendons chacun comme chômeur en puissance, sous-employé en puissance, précaire, temporaire, « temps partiel » en puissance. Mais ce que chacun de nous sait ne devient pas encore – et est empêché de devenir – conscience commune à tous de notre comm

Dans les années 1980 et jusqu’au milieu des années 1990, la réflexion d’André Gorz s’organise autour de l’opposition hétéronomie/autonomie reprise d’Illich qui est mise en correspondance avec celle de nécessité/liberté chez Marx, nécessité au premier chef, inhérente à la condition humaine, de produire sa subsistance, de gérer ce faisant ses relatio

la « société civile » entendue comme tissu de relations de coopération et d’entraide établies volontairement et hors médiation institutionnelle (immeuble, quartier, famille élargie, etc.) se délite. L’autonomie n’est pas seulement un besoin privé, elle doit être pensée comme un but collectif : produire des communautés dans lesquelles le lien social

Le problème est l’extension des rapports marchands à tous les domaines de la vie individuelle et sociale et la domination progressive d’un seul type de rationalité, la rationalité économique, dont le capitalisme présente historiquement la manifestation la plus achevée.

Le consommateur, individuel par définition, a […] été conçu dès l’origine comme le contraire du citoyen, comme l’antidote, en quelque sorte, à l’expression collective de besoins collectifs, au désir de changement social, au souci du bien commun.

Ainsi, la réduction des espaces d’existence réellement autonomes s’opère non seulement par la marchandisation d’un nombre croissant d’activités, mais également par la soumission de notre propre personne aux finalités marchandes, par « l’entreprise de soi », le dernier avatar de l’idéologie du travail. De sorte que « la mise au travail et la mise en

C’est par le fait de tout ramener à des catégories économiques que le capitalisme est un antihumanisme.