Sublime

« Patti, personne ne voit comme toi et moi », m’a-t-il dit de nouveau. Chaque fois qu’il disait ce genre de choses, pour un laps de temps magique, c’était comme si nous étions les deux seuls êtres humains au monde.

Avant de partir, je lui ai dit que j’avais fait une petite chanson pour elle et la lui ai chantée. Je travaillais comme un diable Pour leur faire voir ce que je sais faire Oh j’aurais jamais rêvé que ce serait nécessaire J’imagine Des tours du monde, quelques photos Ah ça, j’aime rire quand rit la foule Lorsque l’amour se glisse Dans une salle plei

Trouble Man de Marvin Gaye passait en boucle, j’essayais d’écrire sur Arthur Rimbaud. J’avais scotché une photo de lui, plein d’une arrogance juvénile à la Dylan, au-dessus du bureau dont je me servais rarement. Au lieu de ça, je m’étalais par terre, n’écrivant que des fragments, des poèmes et le début d’une pièce, un dialogue imaginaire entre le p

La prémonition juvénile où j’avais vu Robert tomber en poussière est revenue avec une impitoyable clarté. J’ai alors vu sous un autre jour son impatience à parvenir à la reconnaissance, comme s’il savait avoir une ligne de vie prédestinée de jeune pharaon.

Parfois nous jouions à un jeu intitulé « Le disque de la soirée ». La pochette de l’album choisi était placée bien en vue sur le manteau de la cheminée. Nous passions le disque en boucle, et la musique décidait de la trajectoire de la soirée. Cela ne me dérangeait pas de travailler dans la pénombre. Je n’étais guère plus qu’une étudiante. Robert, e