Travailler moins pour vivre mieux - Guide pour une philosophie antiproductiviste : Guide pour une philosophie antiproductiviste (Hors Collection) (French Edition)
Céline Martyamazon.com
Travailler moins pour vivre mieux - Guide pour une philosophie antiproductiviste : Guide pour une philosophie antiproductiviste (Hors Collection) (French Edition)
Le politologue américain Walter Korpi montre que le plein-emploi tout comme le chômage sont les résultats de politiques publiques précises : le plein-emploi des Trente Glorieuses était un horizon de long terme des élites de l’époque, qui l’ont imposé face aux buts de court terme des employeurs. À l’inverse, le chômage de masse des années 1980 résul
... See moreEnsuite, l’expérience de la contrainte au travail n’est pas perçue comme un problème à régler mais comme la structure même du travail, activité toujours ancrée dans la matière à modeler, matière qui impose ses propres contraintes avec lesquelles il faut composer. Selon Hegel, le travail est l’activité libre de création face au réel qui impose ses c
... See moreDans Aurore, Nietzsche fait une critique acerbe du travail, qu’il qualifie de « meilleure des polices ». Le travail discipline l’homme, non au sens positif de la discipline kantienne, mais de façon tyrannique. Le travail opère d’abord une discipline individuelle de nos pulsions de vie. Il police les comportements, qui doivent répondre à des normes
... See moreMais cela n’implique pas que toutes les contraintes et méthodes d’apprentissage, plus ou moins coercitives, soient légitimes. Foucault a même soupçonné l’école d’être une instance disciplinaire visant à faire accepter les normes sociales nécessaires à l’insertion dans le monde professionnel futur parce qu’elle nous habitue à respecter les horaires,
... See moreGorz invite à abandonner « l’utopie industrialiste » selon laquelle le développement infini de la production libérerait l’humanité de la rareté, des souffrances et des injustices. Il faut ôter au marché et aux entreprises le pouvoir de déterminer le contenu et les modalités de la production, parce qu’ils privilégient toujours la maximisation des pr
... See moreC’est par ce « privilège du sens » que Graeber explique que la société accepte que les travailleurs ayant des shit jobs, « boulots de merde » utiles socialement mais peu valorisés, soient peu rémunérés contrairement aux « bullshit jobs » bien rémunérés et valorisés socialement mais peu utiles. Graeber suggère que les premiers auraient au moins la s
... See morePour la gauche anticapitaliste, ce désamour serait causé par ses mauvaises conditions d’exercice : émancipons le travail des impératifs capitalistes qui engendrent tant de souffrances, rendons à nouveau le travail aimable et les travailleurs y reprendront goût. Le capitalisme serait la seule cause à l’origine de la critique et dévalorisation du tra
... See morelibérer de son organisation hiérarchique et autoritaire, ce que suggère l’économiste Thomas Coutrot qui déplore l’absence de débats, même à gauche, sur ces questions. Ce discours entend aussi répondre à la proposition, exprimée dès mai 1968, de « se libérer du travail », jugé toujours aliénant, en attribuant spécifiquement l’origine du problème au
... See moreEn 1910, Beveridge, à l’origine du modèle anglais, considère que les progrès du marché du travail sont contrariés par l’existence de travailleurs intermittents qui refusent de se plier à une discipline temporelle rigoureuse. Cela montre qu’il y a un siècle le travail n’était pas continu et homogène tout au long de l’année. Comme « les pauvres ne tr
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