Signes intérieurs de richesse (French Edition)

car traverser la forêt de nuit ne serait pas très sûr avec mon sens de l’orientation – et où je me dirige vers mon manteau et la fin de notre première entrevue, on se livre. C’est souvent le cas dans la vie : on se dit les vraies choses juste avant la clôture. Après des heures de blabla, c’est quand on dit bonne nuit à ses parents qui s’apprêtent à

Tu sais, Anita, quelque part, je te suis reconnaissant d’avoir fait ce passage dans ma vie. Même si j’ai beaucoup souffert après ton départ de New York, ça a été une souffrance salutaire. Je vivais une vie qui n’était pas la mienne. Il m’a fallu ce choc, cette crise, pour que je puisse me retrouver. Il ne faut pas nécessairement avoir peur des cris

Assise au milieu de voyageurs pressés, ignorant tout du drame à l’œuvre sous leurs yeux, je me refais le film de ces derniers mois. Comment j’ai appris le trading, comment je suis passée à la télé, comment je me suis endettée jusqu’au cou, comment j’ai failli épouser un auteur raté, et surtout, surtout, comment je suis presque devenue millionnaire.

Antoine est assez peureux. Quand je l’interroge, plus tard, sur les raisons qui l’ont poussé à se lancer dans le business, à devenir riche plutôt qu’à accepter son rêve secret d’écriture, j’ai la sensation que c’est bien cette peur-là qui l’a amené au succès. On dépeint souvent les entrepreneurs comme ces jeunes fougueux à l’appétence illimitée pou

Pour affronter la situation comme une adulte, j’avais opté pour la méthode usitée depuis pas mal d’années et jamais remise en cause depuis : j’étais allée m’acheter trois plaquettes de chocolat chez l’épicier d’en face, j’avais éteint mon téléphone, je m’étais enfouie sous ma couette et avais regardé Buffy contre les vampires en pleurant, jusqu’au

En un mot, toutes choses extérieures, quelles qu’elles soient, nous rendent sujet quand nous les estimons. » Mais Épictète oubliait que le désir, ce sentiment puissant d’insatisfaction, était aussi le moteur de la réalisation de tous les possibles. Sans désir, pas d’action, pas de rêve, pas de projet. « C’est le désir qui crée le désirable, et le p

Ça va, toi ? Quoi de neuf ? me demande Marie la tête enfouie dans la housse. Je trouve toujours cette question un peu pénible. D’une part parce que c’est quand même difficile de se renouveler dans sa vie à intervalles suffisamment réguliers pour avoir du neuf en permanence à disposition, d’autre part parce que je sais pertinemment que ce qui est ne

Ces contradictions financiaro-sociétales, elle les avait transmises aux générations suivantes, ce qui expliquait peut-être la situation dans laquelle je me trouvais à ce moment-là : l’éternelle petite étudiante de province qui rêve de lettres classiques mais qui consacre sa vie à la spéculation financière.

, mais après quelques verres d’un grand cru, il se lance, dans un murmure qui pourrait être un grand cri : « J’écris. » Comme ce doit être dur de prononcer ces deux petits mots : J’écris. Ce n’est pas à prendre à la légère, d’écrire. Déjà dire : « Je lis », c’est quelque chose, il y a lire, bon voilà, comme ça, et puis il y a Lire, lire comme une c