Un poète, de passage dans notre village, a dit : « Les hommes vrais ont la larme facile parce qu’ils ont l’âme près du cœur. Quant à ceux qui serrent les dents pour refouler leurs sanglots, ceux-là ne font que mordre ce qu’ils devraient embrasser. »

Lorsqu’elle me souriait, de ce sourire hésitant qui semblait s’excuser de n’avoir rien d’important à dire, lorsqu’elle esquivait mes lèvres sur sa bouche de peur de ne pas savoir embrasser, j’avais envie de la serrer contre moi jusqu’à ce qu’elle devienne ma chair et mon âme, mais elle était si jeune et si fragile qu’une brusquerie de ma part l’aur

Les gens disent qu’ils sont morts Mais ce n’est pas vrai Ne meurt que celui Qui n’a point existé

Ce qui est le plus dur, c’est qu’tu sais même pas ce que tu attends que le temps t’apporte. T’es largué, et c’est tout. Tu te lèves à l’aube, tu trimes comme une bête puis tu réintègres ton trou à rat et tu te chamailles avec tes doutes. Tu n’arrives pas à fermer l’œil à cause des tas de questions qui te bouffent la cervelle. Qu’est-ce que t’as lou

Encore une chose qu’il faut que tu saches : l’existence est une belle vacherie. Chacun y a droit à son lot de soucis. Le pauvre parce qu’il manque de tout, le riche parce que aucune fortune ne lui suffit.

Il avait une philosophie de l’existence qui transcendait toutes les autres. La fortune, la gloire, l’ostentation, les tentations, enfin l’ensemble de ces chimères qui obsèdent le commun des mortels, il les avait balayées du revers de la main. Il se contentait de ce que les jours lui proposaient et n’exigeait rien de plus.

J’ai vécu ce que j’avais à vivre et aimé du mieux que j’ai pu. Si je n’ai pas eu de chance ou si je l’ai ratée d’un cheveu ; si je n’ai pas honoré l’ensemble de mes dettes parce que mon ardoise en débordait ; si j’ai fauté quelque part sans faire exprès ; si j’ai perdu toutes mes guerres, mes défaites ont du mérite – elles sont la preuve que je me

« Parce que je n’ai pas eu droit à la jeunesse dont je rêvais, m’avait‑elle avoué, je veux finir les jours qui me restent à vivre comme je l’entends. Avant, je n’étais qu’une femme. Désormais, je suis moi, Lalla Halima. Plus aucune autorité ne se substituera à la mienne. »

Dans un sens, dit‑il, la gorge contractée, je m’estime chanceux de n’avoir pas épousé Margot. Elle aurait fait de moi le roi des cocus. Mais dans l’autre, je suis content de l’avoir aimée. Un amour de cette trempe vaut la peine d’être subi au moins une fois dans l’existence. Une année, une saison, le temps d’une perm’ importe peu. Une nuit avec Mar