
Les cavaliers (French Edition)

Sa politesse était extérieure et toute machinale. Cent mille ou cinq cent mille ou deux afghanis – il s'en souciait bien ! Le fait essentiel, admirable, unique était qu'il allait jouer son retour à Maïmana, sa victoire contre Mokkhi, lui-même et le monde, son honneur et son âme, sur un seul coup de chance et d'instinct. Et seul contre tous. Puissan
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Quoi, se demandait Toursène, quoi ! En suis-je arrivé à désirer pour Ouroz une petite maison, un lopin de terre, une femme à la cuisine, des enfants à torcher et ce rire de niais heureux ? » Il se souvint du rictus de loup sur les lèvres impitoyables, insatiables de son fils et sentit le baume de la fierté régénérer son vieux sang. Pour Ouroz, il n
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Crois-moi, ô tchopendoz, pour ne pas étouffer tout seul dans sa peau, chacun doit se sentir à un autre nécessaire.
Joseph Kessel • Les cavaliers (French Edition)
Je suis trop vieux, dit Toursène d'une voix sourde et brutale. – Tu ne l'es pas assez, dit Guardi Guedj. Tu souffres encore de le devenir. – Explique mieux, dit Toursène. – La vieillesse véritable, dit Guardi Guedj, est au-delà de tous les tourments. Elle a oublié les maux d'orgueil, de regret, d'amertume. Elle ne jalouse pas la force de son propre
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Ouroz serra les dents. Il ne cèderait pas. Il ne passerait pas de l'univers sans mesure et sans bords, qu'il avait atteint par son seul désir, à un monde soumis de nouveau à l'asservissement des limites.
Joseph Kessel • Les cavaliers (French Edition)
Comment fais-tu, Aïeul de Tout le Monde, pour te souvenir de tant et tant ? – Les yeux et le cœur se rappellent sans peine ce qu'ils ont aimé, dit Guardi Guedj. Ton
Joseph Kessel • Les cavaliers (French Edition)
Ouroz fixait strictement ses yeux à peine bridés sur l'espace que la foule ouvrait pour lui dans sa propre substance. Pour lui, mieux encore que pour le commun des tchopendoz. N'était-il pas le plus célèbre ? A cet hommage unique et aux éloges qui l'escortaient, Ouroz semblait aveugle, sourd, et hostile. C'est que, une fois de plus, il se trouvait
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Ainsi courait, volait Ouroz à travers la steppe, dans sa majesté, son silence et toutes ses saisons. Et si, d'aventure, il fut en paix, en félicité avec le monde et lui-même, ce fut bien alors. Mais il était fait pour vouloir du sort et de lui-même toujours davantage. Un bonheur égal, étale, finit par ne plus être un bonheur. Ouroz détacha sa tête
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S'il n'est pas de mortel qui ait le droit de dire « toujours », il n'en est pas davantage qui puisse dire « jamais ». Et, voici que je vous en apporte une preuve nouvelle : pour la première fois dans les temps et les temps, on va jouer le bouzkachi de l'autre côté de l'Hindou Kouch, aux environs de Kaboul, la capitale.