Le tour du malheur (Tome 2) - Les lauriers roses - L'homme de plâtre (French Edition)
Joseph Kesselamazon.com
Le tour du malheur (Tome 2) - Les lauriers roses - L'homme de plâtre (French Edition)
Une puissante angoisse commença de peser sur Richard. Non pas de mourir, mais de ne pas savoir comment il allait mourir. Il pensa un instant à toutes les angoisses qu'il avait subies pour le bien et pour le mal, pour sa réussite, ses amours, sa jalousie et se prit en pitié de tant d'enfantillage. Une seule connaissance importait, une seule anxiété
... See moreRegarde, poursuivit-il. Elle se gonfle, elle s'étale. Les gens sages sont au lit. Mais les autres, les fiévreux, les rôdeurs, les hardis, les insatiables, ils ont pris leur élan jusqu'à l'aube. Ils plongent, ils atterrissent. Quelles plages ? Quels récifs ? Tout est hasard, liberté, plaisir.
« Et moi où ? Et moi où ? » se demandait Richard. Il s'engagea dans la rue Montmartre en direction des Halles. « Où ? À mi-chemin de tout, c'est-à-dire nulle part. Tiré de tant de côtés et par tant de forces égales que je reste à la même place et plus impuissant, plus captif que si j'étais enchaîné. » Richard marcha plus vite, puérilement, pour éch
... See moreOn ne peut pas connaître vraiment un homme, si on ne le voit pas dans l'exercice de son métier, pensa Richard. Vraiment Daniel n'avait pas besoin de moi pour le défendre.
Tel était l'effet d'un souci de mesure, de prévoyance qui – à peine passé l'âge où la toute première jeunesse éclate même dans les natures les plus pondérées – avait pris possession du regard de Romeur et s'était établi dans toute sa personne. Pensant toujours à l'avenir, il avait vieilli en avance.
Richard se souvint d'un vagabond des Balkans, conteur génial, avec lequel il avait erré, pendant une semaine, de boîte de nuit en boîte de nuit, jusqu'à l'aube. Ils avaient bu, déliré d'exaltation et s'étaient entaillé les veines du poignet pour mêler leur sang, à la façon des frères de grand chemin. Ils ne s'étaient séparés qu'au moment où l'un et
... See moreAux filles je ne leur demande pas plus qu'elles peuvent donner – un peu de plaisir. Pour le sentiment, les amis. Et comme je te l'ai dit une fois – les amis on peut les choisir.
– Je dois convenir aussi, reprit-il, que nos professeurs trouvaient ma génération perdue de débauche. Et je pense que les maîtres de nos professeurs tenaient à leur égard le même propos. En vérité les vieillards se rappellent mal les enjeux du jeune âge.
Elle continuait de s'adonner à la charité, elle tenait compagnie à sa mère, elle se montrait secourable pour qui s'adressait à elle. Mais elle le faisait sans effort, sans chaleur, et accomplissait par routine les devoirs qu'elle avait nourris, autrefois, de toute son âme.