Le tour du malheur (Tome 1) - La Fontaine Médicis - L'Affaire Bernan (French Edition)
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Le tour du malheur (Tome 1) - La Fontaine Médicis - L'Affaire Bernan (French Edition)
Aucune activité ne lui donnant entièrement satisfaction, elle accumulait les tâches. Elle avait besoin de se sentir indispensable et, ainsi, d'avoir prise sur les gens, de forcer leur reconnaissance et leur amitié. Mais parce que Geneviève n'attendait jamais qu'on vînt à elle et parce qu'elle mettait de l'acharnement à imposer ses bienfaits, elle n
... See moreContre personne, sauf contre toi-même, dit le docteur. Le péché, à mon sens, est une interprétation de cette loi d'équilibre qui veut que tout excès, toute dérogation nerveuse, soient payés à une certaine échéance par l'organisme, physiquement ou moralement. Il faut quelquefois toute une vie pour s'en apercevoir.
Être un saint, un cynique, un monstre, un sage, un aventurier, un ascète, un conquérant. Oui, être tout et tout avoir. Pas de limite à la vie. Liberté, liberté entière, sauvage, souveraine, démente. Mais sans puissance, fortune, gloire – pas de liberté. Alors, pour commencer – oh, pour commencer seulement – tout sacrifier à la puissance, la richess
... See moreLe contact de leurs corps renouvela le désir. Cet échange fut aussi merveilleux que le premier, et décanté de sa hâte. Et ils restèrent liés après la joie qui, un instant, les emporta. Richard ne savait pas si cet état d'immobilité et de confiance charnelle parfaite n'était pas le plus précieux. Il eût voulu le prolonger indéfiniment.
Ce perpétuel « tandis que moi », ce retour constant sur elle-même, ce reproche sans cesse adressé aux êtres et au destin était la maladie de Geneviève. Dès qu'elle en subissait l'atteinte, son intelligence abdiquait.
Sa seule famille, sa patrie véritable, elles étaient définies par des intérêts communs, un esprit nourri de cynisme, une ambition sans scrupules et sans grandeur. On y connaissait quelques fidélités surprenantes dans l'amitié, comme il s'en trouve toujours parmi les sociétés en marge de la loi, mais la plupart du temps, la rivalité et la haine déch
... See morePour avoir entrevu – ne fût-ce qu'un instant – qu'il lui fallait choisir entre la vie de richesse et la libre disposition d'elle-même, et pour être devenue – ne fût-ce que cet instant – consciemment vénale (ce qui était contraire à une part essentielle de sa nature), Dominique ne pouvait plus retrouver l'intégrité et la loyauté intérieures qui avai
... See moreTous les gens qui entouraient Bernan avaient des préoccupations du même ordre. C'est-à-dire que, sans penser à mal, ils préparaient leur avancement, leur enrichissement ou des échanges d'influence qui leur seraient profitables plus tard. Les banquets, les inaugurations, les parades et les enterrements étaient les marchés naturels de cette sorte de
... See moreIl lui semblait, maintenant, qu'il comprenait tout et tous les hommes. Mais par là même il ne comprenait plus rien à lui ni au monde.