Le spectateur engage : Entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton (Littérature) (French Edition)
Raymond Aronamazon.com
Le spectateur engage : Entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton (Littérature) (French Edition)
Quelques années plus tard, quand j’ai commencé à réfléchir, quand je suis entré en classe de philosophie, tout a basculé d’un coup ; tout a été différent. Au bout de trois mois, j’avais pris la décision de faire de la philosophie toute ma vie ! J’étais – comment dire ? – transfiguré par la classe de philosophie comparée à toutes les autres.
Vouloir faire coïncider morale et politique ou penser la politique comme une morale débouche facilement sur la bonne conscience, l’indignation vertueuse, la vision du monde en noir et blanc et le refus d’accepter la politique avec sa violence, ses retournements, ses rapports de forces, bref son amoralisme.
la décision, dans notre siècle, est une décision non pas seulement sur notre société mais sur nous-mêmes. Être dans un pays totalitaire ou un pays libéral, choisir l’un ou l’autre, c’est quelque chose de fondamental par quoi chacun affirme ce qu’il est et ce qu’il veut être. Je me suis efforcé de montrer qu’on pouvait penser philosophiquement la po
... See moreSur une aussi longue période, cette éthique de l’engagement a certainement exigé une ascèse, car elle l’a empêché d’incarner l’une des deux figures qui pour lui symbolisent le choix de l’intellectuel : le confident de la providence et le conseiller du prince. Confident de la providence celui qui est du côté des dominés, dénonce au nom de la morale
... See morej’ai eu le sentiment que travailler huit ou dix heures dans un bureau de ministère, c’est moins fatigant que de lire trois heures La Critique de la Raison pure. C’est un travail énervant, irritant, mais qui n’exige pas un effort intellectuel.
L’Allemagne apparaissait à la fois comme le symbole, l’origine, la cause et la réalité même de cette division. L’Union soviétique conservant pour elle-même une partie de l’Allemagne, il résultait, de manière évidente, que l’ensemble de l’Europe serait divisé en deux zones : l’une gouvernée selon le mode soviétique, et l’autre gouvernée selon le mod
... See moreSoljenitsyne, lui, dit que cette guerre sans guerre signifiait pour l’Occident une série de défaites ou de désastres. Il considère que la décolonisation est un aspect de la défaite de l’Occident. Le fait qu’un certain nombre des pays décolonisés se sont mis du côté soviétique lui paraît le symptôme, la preuve de la décadence de l’Occident.
la question décisive en politique : qu’est-ce qu’il faut faire ?
Or si l’armée française avait résisté en 1940 au lieu d’être vaincue en quelques semaines, si finalement elle avait été battue en 1941, les pertes auraient été beaucoup plus grandes. Pour dire les choses de manière brutale : dans toutes les guerres il y a une donnée démographique. En ce sens le désastre, qui a eu des conséquences morales et matérie
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