Le spectateur engage : Entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton (Littérature) (French Edition)
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Le spectateur engage : Entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton (Littérature) (French Edition)
C’est chez Max Weber que j’ai trouvé ce que je cherchais ; un homme qui avait à la fois l’expérience de l’histoire, la compréhension de la politique, la volonté de la vérité, et, au point d’arrivée, la décision et l’action. Or, la volonté de voir, de saisir la vérité, la réalité, d’un côté, et de l’autre côté agir : ce sont, me semble-t-il, les deu
... See morela question décisive en politique : qu’est-ce qu’il faut faire ?
Vouloir faire coïncider morale et politique ou penser la politique comme une morale débouche facilement sur la bonne conscience, l’indignation vertueuse, la vision du monde en noir et blanc et le refus d’accepter la politique avec sa violence, ses retournements, ses rapports de forces, bref son amoralisme.
Lorsque je suis arrivé en Allemagne, j’ai d’abord été ébloui. Vous savez, la langue allemande est d’une souplesse exceptionnelle pour la philosophie, aussi avons-nous toujours tendance à croire les philosophes allemands plus profonds qu’ils ne le sont. Il y a deux langues pour la philosophie, l’allemand et le grec. Alors, quand on commence à s’imme
... See morela décision, dans notre siècle, est une décision non pas seulement sur notre société mais sur nous-mêmes. Être dans un pays totalitaire ou un pays libéral, choisir l’un ou l’autre, c’est quelque chose de fondamental par quoi chacun affirme ce qu’il est et ce qu’il veut être. Je me suis efforcé de montrer qu’on pouvait penser philosophiquement la po
... See moreJ’aurais voulu expliquer aux hommes de gauche que, s’il y avait une guerre à faire, ce n’était pas contre d’autres Français, mais tous ensemble contre le véritable ennemi, à l’époque l’Allemagne nazie. J’aurais voulu expliquer la même chose aux gens de droite qui ne comprenaient rien à la situation. Comme souvent dans ma vie, j’étais entre deux blo
... See morej’ai eu le sentiment que travailler huit ou dix heures dans un bureau de ministère, c’est moins fatigant que de lire trois heures La Critique de la Raison pure. C’est un travail énervant, irritant, mais qui n’exige pas un effort intellectuel.
Ceux qui ne sont ni de droite ni de gauche, ou tout au moins qui s’efforcent d’être au-dessus des deux, sont, comme moi-même, partagés entre deux sentiments forts.
Pour lui, tous les systèmes sociaux sont imparfaits, et la politique n’est pas la lutte entre le bien et le mal, mais le choix entre le préférable et le détestable. Ce qui ne signifie pas la volonté d’exclure toute morale de la politique, mais plutôt la reconnaissance de la spécificité de la politique et la nécessité de ne pas lui appliquer les cat
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