Le musée de l'Innocence (French Edition)

Nos baisers semblaient nous ouvrir non seulement les portes d’un plaisir sensuel et d’un désir sexuel croissants mais également celles d’un Temps immense qui nous aspirait vers ses espaces infinis, hors des après-midi de printemps que nous étions en train de vivre.

Le bonheur, pour moi, c’est de pouvoir revivre ces moments inoubliables. Si nous apprenons à envisager notre vie non pas sous la forme d’un trait comme le Temps d’Aristote, mais comme autant d’instants de plénitude, ces huit années d’attente passées à la table de l’aimée apparaissent non plus comme une bizarrerie, une marotte prêtant à rire mais co

Comme pour nombre d’époques dans ma vie, ce n’est qu’avec le recul des années que je me rendrais compte combien ces jours à l’hôtel Fatih, si douloureusement vécus sur le moment, étaient en réalité une période heureuse.

Le problème fondamental, c’est le bonheur. Certains sont heureux et d’autres n’y parviennent pas. Naturellement, la majorité se situe quelque part entre les deux. J’étais très heureux à cette époque, mais je ne voulais pas le voir. Je pense à présent que mon refus de voir ce bonheur était peut-être le meilleur moyen de le conserver.

Parfois, je me dis que si l’on apprécie tant la cigarette, ce n’est pas à cause de la puissance de la nicotine mais parce qu’elle nous procure aisément le sentiment de faire quelque chose de significatif dans ce monde vain et absurde.

Il se rendait à Milan à chaque occasion afin, selon ses mots, de « vivre » le musée Bagatti Valsecchi dont il disait : « C’est l’un des cinq musées les plus importants de ma vie ! » (À sa mort, il en avait visité exactement 5 723.) (« Les musées sont faits : 1. non pas pour visiter mais pour sentir et vivre ; 2. c’est la collection qui constitue l’

Orhan Bey, s’il vous plaît, les dernières paroles que je souhaite voir transcrire dans le livre sont les suivantes, ne les oubliez pas… — Je n’oublierai pas. Il embrassa avec amour la photo de Füsun et la rangea soigneusement dans la poche supérieure de sa veste. Puis, il m’adressa un sourire victorieux : — Que tout le monde le sache, j’ai mené une

« La plus grande erreur dans la vie est d’en demander toujours plus et de ne pas savoir être heureux, Nurten ! »

j’ai de l’estime pour elle, continua-t-elle. Elle avait une idée en tête, elle s’est obstinée comme les Américains dans les films, et elle a réussi. Moi, je n’ai pas pu devenir actrice mais ce n’est pas cela qui m’afflige le plus. Je m’en veux surtout de n’avoir su m’obstiner et me battre comme elle pour obtenir ce que je voulais dans la vie.